Comment l’assurance est-elle perçue par les Français ?
Au coeur de ce début d'actualité 2019, les dépenses d'assurance représentent chaque année une part non négligeable du budget des Français. Déjà en hausse ces derniers mois, le montant des assurances devrait continuer de grimper cette année. Une hausse qui pourrait inciter de plus en plus à la fraude, dans ce climat de contestation actuelle et de constante recherche d'optimisation du pouvoir d'achat.
Afin de comprendre ce phénomène il est important de s'intéresser aux relations qu'entretiennent les Français avec leurs compagnies d'assurance, l'intérêt qu'ils portent à leurs contrats mais également les motivations qui les mènent à la fausse déclaration ou au mensonge lors de la souscription.
Pour le savoir, lecomparateurassurance.com a choisi YouGov pour réaliser deux études complémentaires auprès d'un échantillon de 1007 personnes, ainsi que d'un échantillon de 1027 personnes représentatives de la population française (18+). Les deux sondages ont été effectués en ligne, sur le panel propriétaire de YouGov, respectivement du 8 au 9 avril 2019 et du 11 au 12 avril 2019.
L'assurance pour tout et pour tous
Que l'on soit locataire, propriétaire, avec ou sans crédit à rembourser, disposant d'un ou plusieurs véhicules, il est primordial d'assurer ses biens, afin de se prémunir au mieux contre les aléas et éventuels dégâts qu'ils peuvent subir. Le principe même de l'assurance est fondé sur la notion de risque, c'est-à-dire l'exposition à un danger potentiel pouvant engendrer des pertes financières inévitables.
Il existe, deux grandes catégories d'assurance : les assurances de dommages, qui regroupent d'un côté les assurances de responsabilité (responsabilité civile, professionnelle…) et les assurances de biens (assurance biens meubles, dommages causés…). De l'autre côté, on retrouve les assurances de personnes, qui couvrent quant à elles, tous les risques inhérents à la vie humaine (assurance décès, assurance santé, assurance vie…). Ainsi, de nos jours, tout ou presque peut être assuré !
Et ça, les Français l'ont bien compris ! 97% d'entre eux détiennent aujourd'hui au moins un contrat d'assurance. Que ce soit pour leur habitation, leur(s) véhicule(s) ou encore leur santé, ils n'hésitent pas à souscrire une ou plusieurs assurances pour se prémunir des risques éventuels.
Sans surprise, certains types d'assurance ont plus de succès que d'autres. Parmi le top 3 des assurances les plus souscrites, on trouve en premier les assurances habitation (85%), les assurances automobile (75%) et les assurances santé (59%).
À la quatrième position des propositions citées, on retrouve l'assurance décès (26%), qui permet de protéger financièrement ses proches. Un taux faible qui peut s'expliquer par le fait que ce type d'assurance est parfois incluse dans les contrat “groupe” des entreprises, permettant aux salariés de ne pas y souscrire auprès d'une compagnie concurrente.
Viennent ensuite les assurances scolaires (20%) garantissant les dommages qu'un écolier, collégien ou lycéen pourrait occasionner à un tiers ou qu'il pourrait subir. Enfin, conséquence directe de l'émergence du digital dans notre quotidien, les assurances pour les appareils nomades (8%), tablettes, ordinateurs, smartphones sont citées avant les assurances voyage (6%), les assurances pour les animaux de compagnie (6%) et les assurances usurpation d'identité (1%).
L'assurance un sujet pas évident, ni très intéressant pour tout le monde...
Pour autant, le monde de l'assurance reste tout de même un sujet compliqué pour les Français. En effet, seuls 12% se déclarent être très à l'aise et comprendre tous les tenants et aboutissants de leurs contrats d'assurance, soit seulement un Français sur 10 !
Majoritairement, les Français considèrent comprendre l'essentiel de leurs contrats (55%), sans forcément s'intéresser à tous les éléments. Cependant, près d'un Français sur trois avoue que certains aspects sont difficiles à comprendre, voir, admettent ne rien n'y comprendre du tout. Un constat plus prononcé chez les jeunes (18-34 ans), puisque 25% d'entre eux avouent absolument rien comprendre à leurs contrats d'assurance.
On est alors en droit de se demander s'il n'y a pas un manque de communication entre les compagnies d'assurance et les assurés. En effet, 44% des Français considèrent aujourd'hui ne pas être suffisamment informés sur leurs contrats d'assurance. Pour autant, ils ne jettent pas la pierre à leur conseiller puisqu'il ne sont que 10% d'entre eux à reprocher un manque de clarté de sa part. La majorité (34%), admet que cela est principalement dû à un manque d'intérêt personnel.
Une manque d'information parfois lourd de conséquence...
Les Français considèrent donc que les contrats d'assurance sont compliqués, mais nécessitent tout de même un minimum d'implication personnelle pour en comprendre tous les tenants et les aboutissants. Pour autant, ce manque d'information les poussent tout de même à être prudents vis-à-vis des compagnies d'assurance. Un Français sur deux avoue être méfiant et ne pas faire pleinement confiance à son assureur.
Ce manque de maîtrise de leurs contrats d'assurance, les mènent même parfois à se retrouver face à des situations imprévues ! En effet, plus d'1 Français sur 3 déclare avoir déjà eu une mauvaise surprise suite à un sinistre qu'il s'agisse de la non prise en charge de ce dernier, de versement d'indemnités trop faibles ou encore de la présence d'une franchise.
De la méfiance, qui peut mener à la fraude ?
Si l'on en croit cette étude, les mésaventures vécues n'incitent pas pour autant à la fraude. On constate en effet que les Français sont majoritairement honnêtes. Seul 1 Français sur 10 se dit aujourd'hui prêt à faire une fausse déclaration auprès de sa compagnie d'assurance.
Parmi les raisons qui pourraient les inciter à frauder, on retrouve l'obtention de la prise en charge du sinistre (39%), le fait de payer moins cher son assurance (36%) ou le fait d'obtenir une indemnité plus importante (35%). Et pour cause, qui ne s'est jamais retrouvé dans une situation de refus de prise en charge de son sinistre malgré des années de cotisations ?
Cette bonne foi se vérifie également dans les faits : que ce soit au moment de la déclaration ou au moment de la souscription, les Français sont en moyenne peu nombreux à avoir déjà menti à leurs assureurs qu'il s'agisse d'une fausse déclaration de sinistre ou le manque de transmission d'informations importantes à sa compagnie d'assurance.
Une honnêteté toutefois moins présente chez les jeunes (25-34 ans) qui peuvent parfois se sentir lésés. En effet, 42% d'entre eux déclarent avoir déjà vécu une mauvaise expérience en termes d'assurance. Une mésaventure qui leur a certainement laissé un goût amer. Nombreux sont ceux à avouer ne pas avoir hésité à mentir au moins une fois à leur compagnie d'assurance afin de payer moins cher leurs cotisations (17%), d'assurer un risque sur lequel un sinistre était déjà existant sans en informer l'assureur (15%) ou ne pas informer volontairement leur assureur d'un changement de situation (20%).
Depuis l'entrée en vigueur en 2016, de la loi sur la consommation, dite “loi Hamon”, les procédures de résiliation des contrats d'assurance ont été assouplies, permettant à l'assuré de mieux faire jouer la concurrence et baisser les prix du marché. Ainsi, pour attirer de nouveaux clients, les compagnies d'assurance multiplient les promotions, au détriment de leur fidèle clientèle qui pourrait voir ses tarifs augmenter de 2 à 2,5% l'an prochain. Une hausse des prix de ces “dépenses contraintes” qui pourraient également inciter à la fraude. L'ALFA (Agence de Lutte contre la Fraude à l'Assurance) estime qu'en 2017, les pertes liées aux fraudes et activités fautives détectées s'élèvent à 127 millions d'euros pour la branche Auto, 125 millions d'euros pour la branche Incident et Risques Divers, et 270 Millions d'euros pour la branche Maladie.
Retrouvez les résultats complets des deux enquêtes complémentaires YouGov (lien téléchargeable).