L’assurance pour sécuriser le budget consacré à son animal

En France, la proportion de chiens et de chats assurés pour leur santé est moindre que dans d’autres pays européens. Afin d’inciter leurs maîtres à se doter de cette protection, le secteur de l’assurance et de la finance propose des produits innovants.

L’assurance pour sécuriser le budget consacré à son animal

Selon le fichier national d'identification des carnivores domestiques en France, on dénombre 9,71 millions de chiens et 8,2 millions de chats dans l'Hexagone et ces chiffres sont en hausse depuis 10 ans. A ces derniers s'ajoutent les animaux non recensés malgré l'obligation légale de procéder à leur inscription sur le fichier, en place depuis 1999. Les chats pourraient en effet être bien plus nombreux (jusqu'à 16,5 millions) car plus de 2,5 millions naissent chaque année en France. Dans l'Hexagone, près de deux foyers sur trois possèdent un animal de compagnie. Au sein de l'Union européenne, seulement deux pays – l'Allemagne et l'Italie - font mieux quant à leur nombre.


Assurance santé animale à la traîne

Seulement 5 % à 7 % des chiens et des chats seraient protégés par une assurance santé animale en France. Par comparaison, 25 % de leurs congénères anglais et environ 70 % des compagnons suédois à quatre pattes seraient dotés de cette couverture. Une assurance santé animale permet de minimiser les risques financiers suite à un accident ou une maladie grave en remboursant une partie des coûts liés à la santé. Il existe une multiplicité de formules où le reste-à-charge (somme non remboursée au propriétaire de l'animal) est plus ou moins élevé. Ces contrats comportent des exclusions. Les exclusions les plus courantes sont les maladies pré-existantes, les maladies héréditaires ou congénitales et l'absence de prise en charge d'actes vétérinaires non-curatifs ou non-préventifs (consultations liées à la reproduction, par exemple).

Attention aux limites d'âges

Par ailleurs, certains contrats prévoient des limites d'âges après lesquelles il n'est plus possible de souscrire. L'un des acteurs majeurs de l'assurance santé animale en France a fixé l'âge limite de la souscription à 6 ans ou 8 ans pour les chiens et à 8 ans ou 10 ans pour les chats, selon la formule choisie. En revanche, dès lors que l'animal est inscrit, il peut continuer à être assuré par le même organisme pour sa santé tout en avançant en âge.

Tiers-payant chez le vétérinaire

Attirés par son potentiel de croissance élevé, assureurs et courtiers sont de plus en plus nombreux sur le marché de l'assurance santé animale. Afin de se distinguer de leurs concurrents, des acteurs proposent des produits d'assurance novateurs. Ainsi, certains contrats permettent aux propriétaires d'animaux de bénéficier d'une sorte de tiers-payant (dispense de l'avance de frais), se calquant sur le fonctionnement des complémentaires santé pour humains. Un néo-assureur s'engage à rembourser les soins engagés pour la santé du chien ou du chat dans un délai inférieur à 48 heures, avant même que la somme utilisée pour payer le vétérinaire ait été prélevée par la banque. Un autre acteur fait appel à un procédé différent : à la fin de la consultation vétérinaire, le propriétaire du chat ou du chien envoie à l'assureur une demande de remboursement via une application. Le cabinet du vétérinaire ou la clinique valide la demande faite par le propriétaire et l'assureur paie l'intégralité de la facture. Dans les jours qui suivent, l'équipe de l'assureur calcule le reste-à-charge dû par le propriétaire et lui demande de rembourser la somme non-couverte par l'assurance.


Épargner pour son animal

Autre innovation qui se distingue en matière de santé animale : en juin 2023, une start-up a lancé un dispositif d'épargne dans l'objectif de financer les dépenses pour animaux domestiques. Concrètement, une application associée à une carte de crédit donne la possibilité de bénéficier de réductions lors d'achats effectués auprès d'une cinquantaine d'enseignes animalières partenaires de la start-up. Les sommes résultant de ces réductions qui vont de 4 % à 15 % des achats effectués sont placées sur un compte épargne. De plus, l'application permet d'arrondir à l'euro supérieur les achats effectués dans les enseignes partenaires. Les montants issus des arrondis sont mis de côté sur le compte épargne. Au maximum, 500 euros peuvent être épargnés sur une année. Via l'application, le propriétaire de l'animal peut aussi contracter une assurance pour couvrir les frais médicaux du chat ou du chien en cas d'accident, sans distinction de races, ni d'âges. Le service est disponible contre un abonnement mensuel.

L'inflation pèse sur les dépenses

Ce type de produit fait son apparition à un moment où les propriétaires d'animaux subissent les effets de l'inflation élevée qui sévit en France depuis deux à trois ans. Selon une étude récente(1), 55 % des propriétaires d'animaux ont constaté que l'inflation a eu un impact important sur les dépenses pour leur animal de compagnie. Elle a été particulièrement ressentie sur le poste alimentation par 67 % des propriétaires et sur les frais de santé par 57 % d'entre eux. Souscrire une assurance santé ou épargner pour les soins de santé animale peuvent donc apporter une sécurité car ce geste limite l'envolée des dépenses en cas d'accident ou de maladie de l'animal. Pourtant, l'étude révèle également que seulement 16 % des propriétaires d'animaux ont pris la décision de souscrire une assurance santé pour leur animal de compagnie. Parmi ceux-ci, les jeunes de 18 à 24 ans et les cadres sont particulièrement représentés. Les motivations des propriétaires dans la souscription d'une assurance sont de faire face aux aléas de la santé (61 % des réponses) mais plus largement de prendre soin de leur animal toute l'année (58 % des réponses).

En moyenne et tous frais confondus, les maîtres dépensent 943 € par an pour leur animal de compagnie, selon un portail d'information dédié aux animaux de compagnie(2). L'alimentation représente 643 € en moyenne. Viennent ensuite les frais vétérinaires (145 € par an en moyenne). Quant à l'assurance santé animale, elle représente en moyenne 44 € par an.


(1) Sondage de la SPA et de Generali réalisé en ligne du 6 au 13 novembre 2023 par l'institut ViaVoice sur un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, résidant en France métropolitaine.

(2) Étude IFOP effectuée pour Woopets.fr du 18 au 20 octobre 2022 auprès de 2 005 personnes représentatives de la population française, âgées de 18 ans et plus, dont 1 036 possédant au moins un animal de compagnie.