Nombre de propriétaires de VE ont constaté un écart entre la puissance annoncée par le constructeur et celle mentionnée sur la carte grise. Souvent source de confusion, ce phénomène s’explique par des différences fondamentales dans le mode de calcul entre les moteurs thermiques et électriques.

Comment expliquer l’écart entre la puissance annoncée des voitures électriques et celle inscrite sur la carte grise ?

Des définitions distinctes entre puissance maximale et puissance nette

Pour les voitures thermiques, la puissance maximale est la valeur la plus élevée délivrée sur l'ensemble de la plage de régime moteur. Cette dernière est le plus souvent proche de la puissance nette optimale, qui figure sur la carte grise et représente celle que le véhicule peut produire pendant 30 minutes sans surchauffe.

En revanche, pour les moteurs électriques, la puissance maximale annoncée par les constructeurs correspond souvent à un pic bref, obtenu dans des conditions spécifiques.

Cette valeur ne reflète donc pas la performance durable de la voiture, puisque la puissance réelle délivrée par la batterie peut varier en fonction de plusieurs facteurs, tels que la température, le niveau de charge et l'intensité de la sollicitation.


Pour rappel, la puissance indiquée sur la carte grise reste l'élément pris en compte pour le calcul de la prime d'assurance d'une voiture électrique.

La puissance nette maximale : un indicateur de performance et d'endurance

La puissance nette maximale inscrite sur la carte grise des véhicules électriques est calculée selon un protocole d'homologation défini par l'ONU. Ce test consiste à faire fonctionner le moteur à son maximum pendant 30 minutes sur un banc d'essai, à une température de 25 °C. La valeur retenue correspond à la moyenne de la puissance délivrée sur ce laps de temps.

Cette mesure permet d'obtenir une indication plus précise des performances réelles d'un VE en conditions d'utilisation normales. Elle prend en compte la capacité de la batterie et du système de refroidissement à maintenir un niveau de puissance suffisant sur la durée.

Des écarts variables selon les modèles

L'écart entre la puissance maximale indiquée et la puissance nette maximale peut varier considérablement.

En moyenne, les données recueillies lors des essais révèlent une différence de -54,8 %, ce qui signifie que la puissance nominale des systèmes de propulsion électriques est généralement deux fois plus faible que le pic annoncé par les brochures.

Cependant, il existe de fortes disparités entre les modèles. Ainsi, certains véhicules, comme le Subaru Solterra AWD, affichent une variation modérée (-26,3 %), tandis que d'autres, tels que les Audi e-Tron GT RS et BYD Seal, présentent des différences bien plus importantes (-67,7 % et -69,6 % respectivement).


Toutefois, il ne faut pas se faire des illusions. En effet, même si la puissance annoncée peut être 50 % plus basse que le pic de la fiche technique, cela ne reflète pas la réalité. Dans les faits, les systèmes de propulsion des véhicules électriques modernes offrent une endurance suffisante pour maintenir des performances constantes dans la majorité des cas d'utilisation courante.

A retenir
  • La puissance inscrite sur la carte grise des voitures électriques ne correspond pas toujours à celle annoncée par le constructeur.
  • En effet, elle se base sur une mesure d'endurance et non sur un pic de performance.
  • L'écart entre la puissance maximale indiquée et la puissance nette réelle varie donc selon les modèles.
  • Néanmoins, il ne remet pas en cause les véritables performances des VE en conditions d'utilisation habituelles.