En 2035, le 100 % électrique devrait s'imposer comme le leader en matière de motorisation automobile. La transition vers la mobilité verte est d'ailleurs déjà bien engagée. Pour autant, plusieurs défis restent à relever.

Les écarts de coût d’assurance auto selon la motorisation

En premier lieu, mesurer l'impact des voitures électriques sur l'économie et l'environnement est un exercice complexe en dépit des nombreuses études réalisées et des innovations technologiques mises en œuvre par les acteurs majeurs de cette industrie. Les compagnies d'assurance prennent-elles des mesures incitatives pour soutenir cette transformation ? Quels sont les territoires les plus vertueux en termes de « propreté » sur le secteur de l'automobile ?

DONNEES DE L'ETUDE :

Profil du conducteur : Conducteur principal et secondaire bénéficiant d'un Bonus 50

Véhicules immatriculés depuis moins de 2 ans, dont :

  • Fiat 500 thermique et électrique,
  • Peugeot 208 thermique et électrique,
  • Renault Mégane thermique et électrique,

Kilométrage annuel : 15 000 km


Écart de prix resserré

Jusqu'ici, les acheteurs de véhicules électriques ont bénéficié du soutien financier de l'État (aides, exonérations assurantielles) pour compenser la différence sur le prix à l'achat par rapport aux modèles thermiques. Mais la réduction ou la suppression de ces dispositifs envisagée par les pouvoirs publics pourrait compromettre la dynamique du marché.

Selon le président de Meilleurtaux Assurances, Samuel Bansard,

« l'exonération temporaire de la TSCA (Taxe spéciale sur les conventions d'assurance) explique les primes d'assurance plus faibles des voitures électriques. Néanmoins, en cas de levée de cette mesure avantageuse, la tendance pourrait s'inverser dès 2024. »

Quelques exemples mettent déjà cette situation en évidence. Pour une couverture tous risques associée à un Bonus 50, l'économie réalisée entre une Peugeot e-208 (électrique) et une Peugeot 208 thermique affichant une valeur et une consommation identiques n'est que de 5 €. Sur le segment des véhicules familiaux, le rapport est déjà en faveur du thermique, avec une prime moyenne de 495,03 € pour la Renault Mégane, soit 23,87 € de moins que la nouvelle version électrique (518,90 €).

Des records de prix dans le Sud pour tous les types de motorisations

Alors que l'électrique se présentait comme la meilleure alternative face à l'envolée des tarifs des carburants et aux initiatives gouvernementales en matière d'environnement, force est de constater qu'elle n'a pas permis de lisser ou de faire baisser les prix.


Les assureurs encouragent leurs clients à adopter un mode de bien plus respectueux de l'environnement au quotidien, mais ce sont d'autres facteurs qui déterminent les tarifs de l'assurance auto. Il s'agit en l'occurrence du nombre et de la fréquence des sinistres, ainsi que le comportement des conducteurs. Par conséquent, la transition vers la motorisation électrique ne devrait pas avoir d'impact notable sur le classement des régions françaises en fonction du coût de l'assurance auto.

Sans surprise, la « palme » de la cherté revient à la région PACA, les Bouches-du-Rhône en tête, et ce pour tous les types de motorisation et toutes les catégories de véhicules confondues.

Samuel Bansard souligne que

« Les départements figurant dans le haut du tableau sont les plus sinistrés, sous l'effet de multiples facteurs : un trafic dense, un risque élevé de vols, sans oublier les habitudes de conduite des habitants. »

Par exemple, la prime moyenne facturée pour assurer un véhicule électrique de type Renault Mégane dans le département numéro 13 s'élève à 799,72 € par an, à 35 % au-dessus de la moyenne nationale (518,90 €). L'écart est encore plus marqué avec la version thermique de la Mégane, puisqu'entre les résidents des Bouches-du-Rhône et des Deux-Sèvres (Nouvelle-Aquitaine), il atteint 36 € par mois à garanties équivalentes, avec une charge annuelle de 858,27 € et 416,93 € respectivement pour l'assurance.


Des tarifs plus attractifs dans le Nord-ouest et dans le Centre

À l'autre extrémité du tableau, aussi bien sur le segment du thermique que celui de l'électrique, la Normandie et la Bretagne se distinguent avec les tarifs les plus attractifs.

Un Breton ne paie que 463,94 € par an pour assurer une Peugeot e-208, ce qui représente un gain de 66 € par rapport à la moyenne nationale. En ce qui concerne les véhicules thermiques, le département de la Manche pratique les tarifs les plus compétitifs. Pour preuve, assurer une Peugeot 208 en formule tous risques revient à 37,39 € par mois, soit un total annuel de 448,72 € par an. En moyenne nationale, il faut débourser 44,27 € par mois, donc 531,31 € par an.

En conclusion, bien que l'achat d'un véhicule à faible émission constitue un bon point de départ pour contribuer à la préservation de la planète, seul un changement en profondeur des comportements au volant reste la solution la plus efficace de préserver le pouvoir d'achat.