Le marché automobile européen connaît une phase de ralentissement en mai, avec des baisses notables dans des pays clés comme la France et l’Allemagne. Si les ventes de véhicules hybrides continuent leur progression, les modèles électriques marquent le pas et peinent à séduire au-delà d’une niche de consommateurs.
Les hybrides s'imposent comme la motorisation dominante
Le mois de mai 2024 pourrait marquer un tournant historique pour l'automobile européenne : pour la première fois, la part des véhicules thermiques (essence et diesel) pourrait passer sous la barre des 50 %.
En effet, leurs ventes cumulées plafonnent à 48 % en Europe, contre 52 % en mai 2023. Ce recul s'explique par la montée en puissance des hybrides, qui s'apprêtent à devenir la motorisation dominante sur le Vieux Continent avec une part de marché de 30 %, soit 5 points de plus que l'année dernière.
Cette progression des hybrides dépend de plusieurs facteurs. Ils représentent un compromis idéal entre performances environnementales et confort d'utilisation, répondant ainsi aux attentes d'une clientèle soucieuse de son empreinte écologique, mais ne souhaitant pas renoncer au plaisir de conduire un véhicule thermique.
Les efforts des constructeurs automobiles ont également porté leurs fruits, avec une offre de plus en plus large et des modèles plus puissants et efficients.
Enfin, assurer sa voiture hybride (thermique ou électrique) revient moins cher par rapport à un autre type de motorisation.
Les électriques en panne de croissance ?
Si les ventes de voitures neuves affichent une progression de +4,6 % en Europe au cours des cinq premiers mois de l'année, avec 4,6 millions de véhicules légers immatriculés, le mois de mai est marqué par un coup d'arrêt. Les principaux marchés, comme l'Italie (-6,6 %), l'Allemagne (-4,3 %) et la France (-2,9 %), sont en difficulté.
Les plus touchées sont les ventes de modèles électriques et de diesel. La part de marché des électriques stagne, voire recule légèrement par rapport à mai 2023 (12,5 % contre 13,8 %). Si elles parviennent à rester dans le vert sur les cinq premiers mois de l'année (+2 % en comparaison avec 2023), ce n'est que de justesse.
Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement. La suppression des bonus en Allemagne a sans aucun doute freiné l'attractivité des modèles électriques.
Plus globalement, la filière semble avoir atteint un plafond autour de 20 % de part de marché, correspondant à la limite des «early adopters», ces clients aisés et férus de technologie qui ont été les premiers à adopter les véhicules électriques.
Pour conquérir le grand public, les constructeurs automobiles devront relever plusieurs défis. Il leur faudra d'abord proposer des véhicules plus accessibles, afin de répondre aux attentes d'une clientèle plus large. L'arrivée de modèles comme la Renault 5, la Volkswagen ID.2 et la Citroën ë-C3 sera un élément crucial à cet égard.
Ensuite, il sera nécessaire de poursuivre l'amélioration de l'autonomie et des performances des batteries, afin de lever les freins à l'achat souvent exprimés par les automobilistes potentiels.
Enfin, il convient de développer les infrastructures de recharge, encore insuffisantes dans de nombreux pays européens.
- Le marché automobile européen ralentit en mai, avec des baisses dans des pays clés comme la France et l'Allemagne.
- Les ventes d'hybrides continuent de progresser, devenant la motorisation dominante en Europe, tandis que les électriques stagnent.
- Pour séduire le grand public, les constructeurs doivent proposer des modèles de voitures électriques plus accessibles, améliorer les batteries et développer les infrastructures de recharge.