Les risques du covoiturage : dégradation du véhicule et accident
Nous l'avons constaté, le covoiturage offre nombre d'avantages. Économique, écologique, humain, il est toujours plus plébiscité. Pour autant, cette pratique n'est pas sans risque. En effet, personne n'est à l'abri d'une maladresse, et c'est sans compter les personnes peu soigneuses. Lorsque vous emmenez avec vous des covoitureurs, peut-être ne vous êtes-vous jamais demandé comment cela pourrait se passer si l'un d'eux endommageait votre voiture. Et pourtant, il est essentiel d'anticiper ce type de situation afin d'agir de la meilleure manière tant que le covoitureur est à vos côtés.
Les risques du covoiturage : dégradation de ma voiture par un covoitureur
Les dégradations possibles sont nombreuses dans le cadre du covoiturage. Imaginez un instant un passager qui transporte sa valise sur roulettes trop près de votre voiture ce qui entraîne d'importantes rayures. Imaginez également un passager qui déchire votre siège accidentellement. Et quid de celui qui va par maladresse donner un coup dans votre rétroviseur et l'endommager ?
Dans ce cas, tout va dépendre de votre assurance auto. Si vous avez souscrit une assurance tous risques et que vous choisissez de la faire fonctionner, alors les réparations seront prises en charge. Mais attention, ceci est loin d'être dans votre intérêt. En effet, non seulement, selon la nature de votre contrat, il est fort possible que vous deviez payer une franchise, mais cela sera considéré comme un sinistre et vous aurez ensuite du malus. Or ce malus fait augmenter de manière très sensible le prix de votre prime d'assurance.
La meilleure solution, et la plus équitable au final, est de vous retourner contre votre passager. S'il dispose d'une multirisque habitation, il doit être titulaire d'une assurance responsabilité civile. C'est elle qu'il faut faire fonctionner dans ce cas afin que vous puissiez, sans frais, faire réparer votre véhicule.
Les risques du covoiturage : accident avec blessé, comment ça se passe ?
Le covoiturage est une pratique qui propose son lot d'avantages. En effet, cela permet de limiter les émissions de CO2 et de partager les frais pour réduire son budget transport. Toutefois, en tant que passager, vous pouvez partager votre trajet avec un conducteur peu vertueux ou tout simplement manquer de chance et être victime d'un accident causé par un autre véhicule. Comment cela se passe-t-il lorsqu'un accident avec des blessés survient dans le cadre du covoiturage ?
Sachez que c'est, quoi qu'il arrive, le conducteur responsable qui prendra en charge les blessés grâce à son assurance auto. Qu'il s'agisse de covoiturage ou d'un trajet classique avec des membres de sa famille, l'assurance fonctionne de la même manière. Naturellement, il faut pour cela que le conducteur responsable soit bien titulaire d'une assurance auto. Si tel est le cas, quel que soit le niveau de garantie pour lequel il a opté, les dommages corporels des passagers seront pris en charge. Ainsi, même avec une simple assurance au tiers, tout le monde est protégé.
Si le propriétaire du véhicule a prêté son volant à l'un des passagers, c'est l'assurance du propriétaire qui devra indemniser les blessés. Attention toutefois. Selon certaines compagnies d'assurance, si vous avez prêté votre volant à un jeune conducteur, vous pourriez payer une franchise plus élevée. Il est donc conseillé de bien consulter votre contrat d'assurance avant de prêter le volant. D'une part, cela vous permettra de vous assurer que vous êtes bien autorisé à prêter votre volant de manière occasionnelle. D'autre part cela vous permettra de mesurer le risque éventuel avant de confier votre voiture à un passager. Si vous ne trouvez pas ces informations sur votre contrat, contactez directement votre compagnie d'assurance auto.
Si, comme pour tout autre accident hors covoiturage, le responsable de l'accident n'est pas indemnisé, c'est le fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages, le FGAO, qui prend alors en charge les blessés et leur indemnisation.
Attention, rappelons une fois de plus que le covoiturage n'est pas une activité à but lucratif. S'il est estimé que le conducteur n'a pas uniquement partagé les frais, mais a réalisé un bénéfice et qu'il est responsable d'un accident avec des blessés, l'assurance de responsabilité civile traditionnelle ne pourra être engagée, le conducteur sera alors entièrement en tort.
Vous en savez à présent un peu plus sur le principe du covoiturage. Vous l'aurez compris, en tant que conducteur, pour vous protéger, mais aussi pour protéger vos passagers, il est impératif de souscrire une assurance auto, même en optant pour les garanties les plus simples. Vous aurez également compris que le covoiturage nécessite de prendre certaines précautions afin d'être certain, en tant que conducteur, de transporter des personnes sérieuses et ponctuelles.
Les risques du covoiturage : les passagers sont-ils protégés ?
À cette question, de manière générale, la réponse est oui. Toutefois, cela peut sensiblement varier selon la situation précise.
En France, tout véhicule terrestre à moteur doit être assuré. Un défaut d'assurance peut vous coûter très cher, à savoir 3 750 € ainsi qu'une suspension de permis de conduire de trois ans voire la confiscation du véhicule. Si vous faites du covoiturage, le minimum est donc de vous assurer, ne serait-ce que pour protéger vos passagers.
Car, de fait, ceux-ci seront protégés dans le cadre de cette pratique dès lors que vous souscrivez une assurance auto, même une assurance au tiers. Cette garantie de responsabilité civile couvre vos passagers en cas d'accident, que les dommages soient matériels ou corporels. En revanche, si vous êtes responsable de l'accident, vos dommages à vous ne seront pas pris en charge. Si vous avez souscrit une assurance tous risques, alors cette fois tout sera pris en charge, même en cas d'accident responsable.
Attention. Certaines compagnies d'assurance peuvent, dans une certaine mesure, refuser d'indemniser les passagers. En effet, certaines d'entre elles souhaitent être tenues informées de la pratique du covoiturage afin d'adapter les garanties. Un défaut d'information peut vous priver d'une indemnisation. De même, si l'accident a lieu alors que vous avez prêté le volant, votre responsabilité civile ne pourra fonctionner que si votre compagnie d'assurance n'a pas fait apparaître sur votre contrat une clause de conduite exclusive.
Autre limite à la protection de votre passager : son comportement. En effet, s'il est prouvé que le passager est blessé à la suite d'une faute inexcusable, il ne sera pas indemnisé. Par faute inexcusable, nous entendons le fait par exemple de serrer le frein à main en pleine vitesse sans raison ou sauter du véhicule.
Bon à savoir : si vous êtes passager et que vous êtes victime d'un accident durant votre trajet domicile-travail, si l'assurance auto du conducteur prend en charge vos dommages, l'assurance accident du travail de votre entreprise peut prendre en charge votre éventuelle incapacité de travail.
En résumé, il y a de fortes chances pour que vous soyez protégé en cas d'accident, même si vous êtes passager dans le cadre du covoiturage. Toutefois, nous ne pouvons que vous inviter en amont à la prudence. La première chose, si vous utilisez une plateforme de covoiturage, est de vous assurer que les avis des passagers sur le conducteur sont positifs. Évitez les conduites à risque. D'autre part, et cela est tout à fait essentiel, avant de monter en voiture, demandez au conducteur son permis de conduire ainsi que sa carte verte pour être certain qu'il est bien titulaire d'une assurance. Car, comme évoqué précédemment, même une simple assurance au tiers prendra en charge vos dommages matériels et corporels.