Tensions sur les prix de l’assurance des véhicules électriques

Longtemps choyés par les assureurs pour des raisons de politique RSE, les tarifs d’assurance des véhicules électriques connaissent une brusque accélération. Deux raisons à cela?: un coût de la réparation qui explose et la fin programmée d’une exonération fiscale sur les primes.

Tensions sur les prix de l’assurance des véhicules électriques

Plus verts, plus chers ?

Avec des primes d'assurance qui attendues à la hausse pour les véhicules électriques, il va devenir beaucoup plus compliqué de faire rimer écologie avec économies.

Plusieurs raisons à cela, à commencer par la poursuite de la flambée général du coût de la réparation automobile qui continue de se répercuter en bout de chaîne sur les primes d'assurance. Tous types de motorisation confondus, les chiffres de l'observatoire annuel de la sinistralité auto réalisé par l'association professionnelle Sécurité & Réparation Automobile (SRA) témoignent d'une hausse de 6,2 % du coût moyen de la réparation en 2024.

A l'instar du boulanger qui n'aurait pas d'autres choix que de répercuter l'augmentation du coût de la farine sur le prix de sa baguette, les assureurs ne disposent pas de leviers suffisamment puissants pour lutter contre une tendance devenue structurelle.


Un phénomène qui s'est d'ailleurs accélérée au début des années 2020 avec une rupture nette constatée dans la progression de ces coûts rapportée à l'évolution de l'indice général de l'INSEE.

Pendant que l'inflation générale, prise en base 100 à partir de 2020, montait de 14,2 % en quatre ans, les coûts de la réparation automobile s'envolaient de plus de 25 % avec un pic de fièvre à 30 % pour le prix des pièces de rechange.

A l'intérieur de cette évolution, le véhicule électrique est particulièrement impacté. Selon les données de SRA, le surcoût des réparations est estimé à 14,3 % par rapport à la moyenne.

Ces surcoûts résultent à la fois par un coût des pièces et de la main d'œuvre plus élevé du fait de dommages plus importants en raison d'un poids plus élevé des véhicules, de l'utilisation de matériaux plus complexes à réparer (comme l'aluminium et les composites), de la présence de pièces spécifiques pour l'électrification (prise, câble, batterie, module...), du temps supplémentaire pour les opérations de mise en sécurité du véhicule et d'intervention sur la partie électrique, ou encore d'une orientation accrue vers les réseaux constructeurs ou habilités avec des tarifs horaires souvent plus élevés que les indépendants.


Autant de raisons qui ont déjà poussé beaucoup assureurs à revoir leur politique tarifaire sur le véhicule électrique.

Car depuis quelques années, pour porter des plans stratégiques d'entreprises volontaristes en matière de RSE, compagnies d'assurances et mutuelles avaient plutôt choisi d'encourager la transition écologique et énergétique en accordant des remises de primes sur l'assurance des véhicules électriques.

Si de telles mesures sont encore à l'œuvre chez certains, notamment du côté de la MAIF qui continue de proposer un rabais de 10 %, elles ont été progressivement abandonnées devant la réalité technique des coûts de sinistres plus élevés.

Et puis, les assureurs sont également forcés de constater la réalité du marché de l'automobile. Et aujourd'hui, c'est le marché d'occasion du véhicule thermique qui pilote les ventes. A l'intérieur du sacro-saint principe de mutualisation de l' assurance, les remises consenties à l' assurance des véhicules électriques alors même que la sinistralité n'est pas meilleure sont mécaniquement payées par les assurés propriétaires de moteurs thermiques. Au sein des portefeuilles des compagnies, où les tarifs sont très orientés à la hausse depuis plusieurs années, la solidarité peut aussi trouver certaines limites.

Il n'en demeure pas moins que pour les propriétaires de véhicules électriques, comparer le prix des assurances pour dénicher celui qui propose encore ce type de réduction pourrait quand même s'avérer payant.


Car les chiffres du marché montrent en effet que les prix de l'assurance des véhicules électriques pourraient grimper de 13 % pour les formules tous risques, généralement plébiscitées pour ce type de véhicule. Aux conducteurs de tenter de profiter des disparités du marché.

Cependant, les primes d'assurance vont également être mécaniquement poussées à la hausse par la fin programmée d'une incitation fiscale mise en place par les pouvoirs publics en 2021.

A l'époque, pour encourager les ventes de véhicules « propres », le gouvernement avait accordé l'exonération de la taxe sur les conventions d'assurances (TSCA) pour tous les contrats liés à l'assurance d'un véhicule électrique neuf.

Un cadeau conséquent, car la TSCA s'applique aux taux de 33 % sur la garantie responsabilité civile obligatoire et 18 % pour les garanties dommages.

En 2025, ce dispositif touche à sa fin.

Seuls ceux qui ont acheté un véhicule électrique en 2023 et 2024 pourront continuer de profiter d'une fiscalité favorable sur leurs contrats d'assurance.

Dans le cas d'un véhicule dont le certificat d'immatriculation a été émis en 2024, une exonération à hauteur de 75 % de la TSCA est prévue jusqu'au 24ème mois du contrat d'assurance souscrit en 2024.

Pour les véhicules électriques dont le certificat d'immatriculation a été émis en 2023, le régime fiscal des primes d' assurance cessera d'être avantageux le 31 mars.

Autant de considérations à prendre en compte au moment de décider si le véhicule électrique vous branche toujours.

À propos de l'auteur
Comparez et économisez 438€* en moyenne sur votre assurance auto
Comparer

*Économie moyenne observée sur notre comparateur sur la période du 01/04/2024 au 30/09/2024 pour une assurance auto et une garantie tous risques. Étude interne effectuée à partir de l’analyse de 139 067 tarifications : différence entre la moyenne des offres restituées et le meilleur prix proposé pour une recherche d'assurance auto répondant à ces critères sur la période indiquée.