Celui qui se prépare à un achat immobilier se focalise généralement sur le taux d'intérêt du prêt. Cependant, il est essentiel de ne pas oublier que l'assurance emprunteur, bien que souvent négligée, représente une part substantielle du coût global du crédit. L'assurance de prêt peut en effet être négociée à plusieurs moments du processus, et il serait dommage de négliger cette opportunité.
Un coût très peu mis en avant par les banques
Lorsque l'on évalue le coût complet d'un prêt immobilier, il est important de prendre en compte divers éléments, en plus des intérêts, tels que :
- les frais de dossier,
- la garantie (hypothèque ou caution),
- les primes d'assurance emprunteur,
- les frais annexes (expertise du bien, frais de tenue de compte, frais de courtage) et toute autre dépense qui peut influencer l'octroi du prêt.
Tous ces frais sont inclus dans le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), l'indicateur du coût total du crédit immobilier, et qui ne doit pas dépasser le taux d'usure applicable pour la durée du prêt.
Le taux d'intérêt est souvent mis en avant par les banques comme l'élément principal d'un crédit immobilier, mais d'autres coûts, bien que réglementairement « transparents », restent souvent méconnus des emprunteurs. L'assurance de prêt, en particulier, est le second volet le plus « coûteux » après les intérêts, ce qui démontre son importance du point de vue financier.
- L'assurance emprunteur est en effet une dépense incontournable, exigée systématiquement par le prêteur pour prendre en charge tout ou partie des échéances de remboursement si éventuellement le souscripteur venait à rencontrer un aléa tel que le décès, l'invalidité ou l'incapacité de travail.
- Elle peut également couvrir le chômage dans une moindre mesure.
- En cas de sinistre, l'assurance rembourse la banque en fonction des garanties souscrites, ainsi que de la quotité en cas d'emprunt conjoint.
- Toutefois, l'hypothèque ou la caution intervient dans toutes les autres situations non couvertes par l'assurance emprunteur, notamment en cas de défaut de paiement.
L'intérêt d'une bonne négociation
L'assurance emprunteur a un coût significatif, représentant en moyenne un tiers du coût total d'un prêt immobilier. Ce coût varie en fonction des risques associés à l'emprunteur, tels que l'âge, l'état de santé, la profession, le tabagisme ou la pratique de sports dangereux. Il peut ainsi entraîner des surprimes ou des exclusions de garanties en cas de risques accrus.
Cependant, il est possible de négocier l'assurance emprunteur.
La première option consiste à le faire au moment de la demande de prêt, en utilisant la loi Lagarde qui permet à l'emprunteur de choisir une assurance « externe » offrant de meilleures garanties que la banque prêteuse. À cet effet, l'emprunteur peut recourir à un comparateur pour trouver la meilleure offre du marché, ce qui peut réduire le coût de l'assurance de jusqu'à 60 %.
Une autre option, rendue possible par la loi Lemoine, est de changer d'assurance emprunteur à tout moment, sans avoir à attendre la date d'échéance du contrat. Cette loi a considérablement augmenté le nombre de contrats alternatifs, offrant aux emprunteurs de réaliser des économies non négligeables.
Il est toutefois conseillé de changer de contrat dès que possible, car le coût de l'assurance est calculé sur le capital restant dû, ce qui signifie qu'en début de prêt, l'emprunteur peut maximiser ses économies.
- L'assurance emprunteur est un élément souvent négligé par les emprunteurs lors de la souscription d'un prêt immobilier, malgré son impact significatif sur le coût total.
- Outre les intérêts, d'autres frais tels que les frais de dossier, la garantie, les primes d'assurance et les frais annexes contribuent au TAEG.
- Négocier l'assurance au moment de la demande de prêt ou profiter de la loi Lemoine pour changer d'assurance à tout moment peut permettre des économies substantielles, offrant aux emprunteurs une opportunité de mieux maîtriser cette dépense souvent sous-estimée.