La quotité d’assurance de prêt immobilier

Lorsque vous signez un contrat de prêt immobilier assorti d'une assurance emprunteur, la quotité doit être choisie avec le plus grand soin. Élément fondamental, elle impacte les cotisations comme la prise en charge par l'assureur en cas de sinistre.

quotité assurance crédit

Lors de la signature d'un contrat de prêt immobilier assorti d'une assurance emprunteur, la quotité doit être choisie avec le plus grand soin. Elle détermine la part de votre crédit prise en charge par l'assurance en cas de coup dur : décès, perte d'autonomie, d'emploi, invalidité ou incapacité de travail. Le montant minimum à assurer est toujours de 100 %. Si vous empruntez à deux, vous êtes libre de répartir cette protection entre les co-emprunteurs.

Qu'est-ce que la quotité d'assurance emprunteur ?

La quotité est le pourcentage du capital assuré dans le cadre d'un prêt. Il doit être de 100 %, minimum. Suivant leur situation personnelle et professionnelle, les co-emprunteur ont la possibilité de définir le pourcentage attribué à chacun.

Calcul et choix de la quotité : comment ça marche ?

Le principe est assez simple à comprendre.

Prenons un exemple

Vous empruntez 300 000 € avec votre conjoint. Vous choisissez une quotité de 70 % pour vous, 30 % pour lui. Si quelque chose vous arrive, l'assurance prend en charge 70 % du capital restant à rembourser.
Dans le cas où, au moment du sinistre, il resterait 200 000 € à rembourser, l'assurance règlerait 140 000 €. Ce mécanisme s'applique tout au long de votre prêt. La protection suit l'évolution du capital restant dû.

Le choix de votre quotité d'assurance emprunteur mérite une vraie réflexion. Il définit la manière dont l'assurance vous indemnise en cas de sinistre (garantie décès ou invalidité). Plus la quotité est importante, plus la couverture est forte.

Critères pour choisir la quotité adaptée à sa situation

Bien choisir sa quotité d'assurance emprunteur, c'est prendre en compte un certain nombre de facteurs.

Les revenus des co-emprunteurs

En cas de décès de l'un des co-emprunteurs, le conjoint survivant est-il capable d'assumer une partie des mensualités de prêt. Si la réponse est non, une assurance à 200 % est nécessaire. Dans le cas contraire, chacun doit définir sa capacité à assumer une partie du prêt. Si l'un des co-emprunteurs a des revenus plus faibles, l'autre assuré a tout intérêt à choisir une quotité plus importante.


Les risques liés à la profession

Dans certains métiers, la sécurité de l'emploi est plus importante. Cette stabilité permet de mieux se projeter à moyen terme. Pour certains, il existe un véritable projet d'évolution professionnelle avec, à la clé, des revenus plus élevés. Pour d'autres, le risque de perte d'emploi est fort.

La situation familiale et les personnes à charge

Si vous êtes marié, avez des enfants, il est préférable de bien assurer votre prêt afin de protéger toute votre famille. Si l'un des deux co-emprunteurs décède, une quotité maximale permet au conjoint survivant de ne plus rembourser le prêt immobilier. Il dispose alors d'un budget plus important pour subvenir aux besoins des enfants.

Le type de bien immobilier et sa valeur

Il est souvent conseillé de souscrire une assurance avec une quotité de 200 % à deux pour une résidence principale. Avec une quotité trop faible, le risque est de ne pouvoir rembourser le prêt, incluant une vente du bien. Pour un investissement locatif ou une résidence secondaire, une quotité à 100 % peut être suffisante. En cas de difficultés financières, le bien peut être revendu sans impact sur le quotidien du conjoint survivant.

L'importance d'une analyse personnalisée

Pour vous aider à choisir vos quotités, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel. Un courtier ou un conseiller en assurance dispose de l'expérience nécessaire pour analyser finement votre situation. Il connaît les subtilités des différentes offres du marché, il peut vous guider vers la solution la plus adaptée à votre profil. Son expertise s'avère précieuse dans les situations complexes : revenus irréguliers, profession à risques, problèmes de santé, projets d'évolution professionnelle.


Il peut vous aider à anticiper des scénarios auxquels vous n'auriez pas pensé.

Comparaison entre différentes options de quotité

Les quotités d'assurance de prêt possibles varient selon le nombre d'emprunteurs.

La quotité à 100 % pour un seul emprunteur

En cas d'emprunt en solo, la banque exige une quotité de 100 %. Cette protection complète est rassurante. Elle garantit que vos proches n'auront pas à gérer le remboursement du prêt si quelque chose vous arrive. En revanche, son coût est plus élevé, vous portez seul l'assurance.

La quotité à 200 % : avantages et inconvénients

À deux, la première solution consiste à choisir une quotité à 200 % (100 % chacun), la plus protectrice, mais aussi la plus chère.

Dans l'hypothèse où l'un des co-emprunteurs décède, le capital restant dû est remboursé par l'assureur. Cette solution est parfaite pour une résidence principale ou des emprunteurs incapables d'assumer seuls les mensualités de prêt immobilier en cas d'accident de la vie.

La répartition 50/50 pour les couples

Autre possibilité : assurer chaque emprunteur à 50 %. Cette fois, en cas de décès de l'un d'eux, l'autre assume la moitié des mensualités. Le choix doit être réfléchi, en estimant la capacité de remboursement de chacun. Si elle présente un risque, cette solution a l'avantage d'être la moins chère.


La répartition inégale : quand et pourquoi ?

Vous pouvez décider de ne pas assurer les co-emprunteurs de la même manière. Par exemple si l'un d'entre vous a des revenus plus élevés et est capable d'assumer seul une part plus importante du crédit. Vous pouvez envisager une couverture à 80/20 ou 70/30.

Exemple concret : les conséquences en cas de décès

Voici un tableau indiquant les mensualités du survivant (Tom) selon la quotité choisie en cas de décès du conjoint (Lilas). Le capital restant dû est de 200 000 € avec des mensualités de 1 000 €.

QuotitéMontant pris en charge par l'assuranceMontant à rembourser par LilasMensualité assumée par Lilas
Tom : 50 %
Lilas : 50 %
100 000 €100 000 €500 €
Tom : 100 %
Lilas : 100 %
200 000 €0 €0 €
Tom : 20 %
Lilas : 80 %
40 000 €160 000 €800 €
Tom : 70 %
Lilas : 30 %
140 000 €60 000 €300 €

L'impact de la quotité sur les remboursements et les cotisations

La quotité a un double impact sur votre prêt immobilier. D'une part, elle détermine le niveau d'intervention de l'assureur en cas de coup dur. D'autre part, elle influence le coût mensuel de votre assurance emprunteur.

Comment la quotité influence-t-elle vos mensualités d'assurance ?

Plus votre quotité est élevée, plus vos mensualités d'assurance le sont aussi. Une quotité de 100 % coûte environ deux fois plus cher par rapport à une quotité de 50 %. La bonne nouvelle, c'est que le prix de l'assurance emprunteur diminue au fil du temps, puisqu'elle couvre uniquement le capital restant dû. Plus vous avancez dans le remboursement de votre prêt, plus vos mensualités d'assurance baissent.

Comment trouver le bon équilibre entre coût et couverture ?

Une protection maximale est rassurante, mais elle pèse sur votre budget mensuel. Pour trouver le bon dosage, posez-vous les bonnes questions :

  • Si l'un de vous ne peut plus participer au remboursement, quel niveau de vie minimum souhaitez-vous maintenir ?
  • Quelles sont vos autres charges incompressibles ?
  • Avez-vous des crédits en cours de remboursement ?

Le mieux est d'adopter une approche prudente au début du prêt, quitte à réajuster plus tard si votre situation s'améliore. N'oubliez pas que vous empruntez souvent sur 20 ou 25 ans.


Il est impossible de tout prévoir, mais vous pouvez au moins vous préparer aux aléas les plus courants.

Comment optimiser sa quotité pour réduire ses mensualités ?

Il existe plusieurs façons d'optimiser le coût de votre assurance de prêt. La première consiste à adapter la quotité aux revenus de chacun. Si l'un de vous gagne nettement plus que l'autre, il est logique de lui attribuer une quotité plus importante. C'est souvent moins cher que de protéger davantage celui qui a les revenus les plus faibles.

Profitez aussi de la loi Lemoine. Elle vous permet de changer d'assurance de prêt immobilier à tout moment. Les écarts de tarifs entre assureurs peuvent être importants pour une même protection. Comparez les offres régulièrement, vous pouvez faire de belles économies.

Modifier ou ajuster sa quotité d'assurance emprunteur

Il peut être complexe de changer de quotité d'assurance de prêt en cours de remboursement.

Les possibilités de changement en cours de prêt

La vie n'est pas figée, votre quotité peut avoir besoin d'évoluer. L'arrivée d'un enfant, un changement professionnel important, un mariage ou un divorce sont autant de moments où il faut se poser la question de la protection. L'augmentation d'une quotité est plus facile à obtenir par rapport à une diminution. Les banques préfèrent voir la protection se renforcer au lieu de s'affaiblir.


En cas de divorce, vous pouvez demander à « désolidariser » l'un des co-emprunteurs du prêt. Celui qui garde le bien doit prouver qu'il peut assumer seul le remboursement et sa quotité passe à 100 %.

Les conditions à respecter pour modifier la quotité

La quotité totale ne doit jamais descendre en dessous de 100 %. Pour modifier vos quotités, vous devez obtenir l'accord écrit de votre banque. Elle évalue votre nouvelle situation financière afin de s'assurer que vous pouvez assumer la modification demandée. En cas d'augmentation de la quotité, un nouveau questionnaire médical peut vous être demandé.

Les démarches à suivre pour ajuster sa couverture

Commencez par solliciter un rendez-vous avec votre banque ou votre assureur. Préparez un dossier solide justifiant votre demande : bulletins de salaire récents, avis d'imposition, tout document attestant du changement de situation (contrat de travail, acte de mariage, jugement de divorce). Dans le cas où votre banque refuserait la modification, vous pourriez envisager de changer d'assurance emprunteur. C'est l'occasion de revoir l'ensemble de votre protection.

Questions fréquentes sur la quotité de l'assurance emprunteur

Quelles sont les conséquences d'une quotité inadaptée ?

Si vous n'avez pas assuré votre crédit immobilier à 200 %, le montant restant à la charge du co-emprunteur survivant peut être trop lourd à assumer. Il se voit alors contraint de vendre le bien immobilier pour rembourser la banque. Il en est de même en cas de perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA), où les revenus du couple sont revus à la baisse. Cela peut influer sur leur capacité à assumer le crédit. À l'inverse, une quotité trop élevée peut inutilement grever votre budget pendant des années.


Comment fonctionne la quotité en cas de perte d'emploi ?

En cas de sinistre, l'assureur intervient proportionnellement à la quotité d'assurance choisie. Cependant, chaque compagnie applique ses propres règles d'indemnisation. Le plus souvent, le niveau de prise en charge est évolutif et plafonné.

La quotité est-elle liée à la durée du prêt ?

Plus votre engagement est long, plus le risque d'avoir un « pépin » augmente. Sur un prêt de 25 ans, beaucoup de choses peuvent arriver : changement de carrière, problèmes de santé, évolution de la situation familiale... C'est pourquoi il est souvent recommandé d'opter pour une quotité plus protectrice sur les crédits longs.

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*En 2022, Stéphanie a fait une demande de prêt de 657 000€ sur 25 ans à 1,25% pour l’achat de sa résidence principale. Elle est non-fumeur et a 36 ans. Le coût de son crédit est de 159 641€ et sa mensualité s’élève à 2 722€. Sa banque lui a proposée une assurance à 0,34% avec un cumul de primes à 55 845€. En comparant les offres d’assurance sur Meilleurtaux, elle a obtenu un taux d’assurance de 0,16% avec des garanties plus couvrantes. Elle a décidé de souscrire à une assurance en dehors de sa banque et a fait une économie de presque 32.000€ sur la durée de son prêt.