Des logements en piteux état, sales, en désordre et encombrés de toutes sortes de détritus… Des propriétaires ont vu leurs biens dégradés par des locataires atteints du syndrome de Diogène. Le nombre de cas ne cesse de croitre dans la capitale, obligeant les autorités concernées à envisager des mesures de prévention et d’aides aux bailleurs victimes.

Les cas de syndrome de Diogène se multiplient à Paris

Un phénomène qui prend de l'ampleur

Nommé d'après le comportement du philosophe grec Diogène qui habitait dans un tonneau, le syndrome de Diogène est une maladie mentale potentiellement grave. Les personnes qui en souffrent développent une habitude malsaine consistant à accumuler de façon compulsive des objets, de la nourriture, des pièces d'habillement, des déchets, etc. dans leur lieu de vie. Ces individus mettent leur santé et celle de leurs voisins en danger en raison de l'insalubrité. Outre la dégradation des logements, les risques d'incendie et autres incidents graves sont réels.

Ignoré, mal diagnostiqué ou découvert et pris en charge tardivement, le phénomène s'amplifie en région francilienne et dans Paris depuis quelques années. L'augmentation des cas (107 en 2002 contre 145 en 2023) suscite l'inquiétude des responsables de la ville.


Les beaux quartiers sont plus touchés

D'après les spécialistes du domaine, l'isolement social est la principale cause de manifestation du syndrome de Diogène.

La majorité des personnes qui développent les habitudes compulsives caractérisant cette pathologie mentale ont plus de 60 ans. Les cas sont plus rares chez les jeunes. Les études menées et les signalements ont permis de conclure que les individus qui habitent les beaux quartiers, qui n'ont pas beaucoup de relations de voisinage ou de famille sont plus exposés.

Afin de mieux comprendre le phénomène et la tendance qu'elle suit dans la région francilienne, mais aussi pour envisager une prise en charge efficace des cas, l'Agence régionale de santé d'Île-de-France va lancer une étude. Des campagnes de prévention et de sensibilisation seront mises en place auprès des différents acteurs du logement (responsables d'immeubles, copropriétaires, syndics, etc.). Des aides seront allouées aux propriétaires victimes pour les réparations des biens endommagés, d'autant que les contrats d'assurance habitation locataire ne prennent pas forcément les conséquences de ce problème en charge.

À retenir
  • Le syndrome de Diogène expose le malade et son logement à des risques sanitaires et sécuritaires.
  • Cette pathologie est en partie due à l'isolement.
  • La Ville de Paris a pris des dispositions pour prévenir l'aggravation du phénomène, pour aider les propriétaires et pour une meilleure prise en charge des malades.