Au cours des cinq dernières années, la France a fait face à une montée en flèche des infestations de punaises de lit. Selon les chiffres de l'Anses, entre 2017 et 2022, ces parasites ont envahi 11 % des foyers français, entraînant des coûts s'élevant à 1,4 milliard d'euros. Bien que moins présentes que d'autres nuisibles tels que les souris, les punaises de lit sont les plus redoutées, suscitant la peur chez 35 % des Français.
Les défis de l'éradication des punaises de lit
La principale raison de cette appréhension : la croyance que le traitement pour l'élimination de ces parasites est une entreprise onéreuse et complexe. Pourtant, la réalité est autre, puisque l'éradication des punaises de lit revient à moins de 1 000 €, avec un coût moyen de 476 € pour un traitement professionnel . Ce montant est plus abordable par rapport à la perception qu'ont la plupart des gens, bien que certains foyers puissent encore le trouver prohibitif.
C'est pourquoi les particuliers se tournent vers leur assurance habitation pour obtenir une aide.
Cependant, la plupart des assureurs excluent les infestations de nuisibles de leur couverture, les considérant comme étant liés à des « problèmes d'entretien » .
Il est toutefois possible de trouver cette couverture en option, comme dans le cas de l'offre de Luko, qui propose une assistance anti-nuisible à hauteur de 300 € et un relogement d'urgence (dans un hôtel 2 étoiles pour une nuit par personne).
BadBugs et l'assurance antipunaises de lit
Pour pallier ce manque de couverture, BadBugs a récemment lancé une assurance spécifique, avec le soutien d'IMA . Pour seulement 2 € par mois, cette assurance couvre jusqu'à 500 € de frais de traitement professionnel par sinistre, offrant également un accompagnement par un expert, une nuit d'hôtel (jusqu'à 80 € par personne), et un soutien psychologique (jusqu'à cinq séances) pour une infestation par an.
Cependant, il est essentiel de noter que cette garantie n'est disponible que pour les particuliers et les multipropriétaires spécialisés dans les locations temporaires. Les hôteliers, confrontés au même problème, ne peuvent pas souscrire cette assurance, car l'infestation est considérée comme inévitable dans leur cas . En fin de compte, la question de leur responsabilité en cas d'infestation des clients reste complexe, mais les experts estiment que les risques sont souvent exagérés.
Vers une évolution des assurances habitation ?
Face à la croissance des infestations de punaises de lit, les responsables politiques commencent à prendre des mesures . Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, plaide pour
L'intégration de la couverture des infestations de nuisibles dans les garanties de responsabilité civile habitation.
Il réclame également
La mise en place d'Assises de la lutte contre les nuisibles.
Une autre idée évoquée est la création d'un « chèque punaises de lit », similaire au chèque énergie. Néanmoins, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, craint que
Cela n'entraîne une flambée des coûts de désinfestation et préconise la régulation de ces tarifs pour protéger les consommateurs.
- En France, une hausse des infestations de punaises de lit suscite une inquiétude croissante.
- Entre 2017 et 2022, 11 % des foyers ont été touchés, entraînant des coûts de 1,4 milliard d'euros.
- La plupart des assurances habitation n'incluent pas la couverture pour ces infestations, bien que des options soient disponibles.
- Les politiciens envisagent des changements pour mieux encadrer les tarifs de désinfestation.