Risques accrus pour les possesseurs de cheminée

Habiter un appartement, résider dans un logement ancien et détenir une cheminée font partie des risques aggravants. Par exemple, la présence d'un âtre chez soi multiplie le risque incendie par dix. Certains moments sont aussi plus propices aux incendies : les départs de feux sont plus fréquents en hiver et ce risque est plus élevé de 70 % pendant la nuit. Dans un tiers des cas, la cause de l'incendie – et la plus fréquente - est une négligence. La deuxième cause relève des sinistres d'origine électrique. En analysant les risques en fonction des pièces où l'on vit dans un logement, 72 % des incendies démarrent dans la cuisine (notamment par des aliments cuisant sans surveillance), 14 % débutent dans les chambres et 10 % commencent dans le salon.


Appliquer des mesures de prévention

Si le péril incendie est bien présent dans l'esprit des Français, les mesures de prévention contre ces aléas ne sont pas toujours appliquées. Afin de se prémunir du risque incendie, il est recommandé de ne pas laisser de chargeurs ou d'appareils électriques constamment branchés, de ne pas surcharger les prises électriques par des branchements en cascade (plusieurs appareils ou multiprises branchés et sous tension sur une même prise). Il est également conseillé de mettre aux normes son installation électrique si celle-ci est ancienne. L'étude sur «Les Français et les incendies domestiques» indique que 20 % des Français n'ont pas procédé à des tels travaux depuis quasiment deux décennies.

Ne pas avoir de comportements à risque

Parmi les autres risques figurent, entre autres, le fait de ne jamais nettoyer ou entretenir l'arrière du réfrigérateur, d'oublier d'éteindre des plaques de cuisson, de faire sécher des tissus ou vêtements sur un radiateur, à proximité d'ampoules ou sur des plaques chauffantes, de laisser un four allumé en cas d'absence du domicile ou encore de laisser un fer à repasser allumé sans surveillance. En outre, il est indispensable de veiller à éteindre le feu dans la cheminée le soir avant de se coucher et de ne pas laisser se consumer des bougies sans surveillance.

Afin de réduire les risques d'incendies à l'extérieur du logement, mieux vaut débroussailler et tondre la pelouse régulièrement à ses abords. De même, il est recommandé de ne pas laisser un barbecue allumé sans surveillance, ni d'allumer ou de raviver un feu avec de l'alcool ou de l'essence. Veiller à bien éteindre les mégots de cigarette et éviter de fumer au lit car ce comportement augmente les risques d'incendie. Couper l'électricité et le gaz en cas d'absence pour les vacances ou débrancher luminaires, télévisions, grille-pain, bouilloires électriques, ordinateurs et imprimantes sont aussi des attitudes à avoir pour prévenir les incendies.


Nouvelle obligation pour les cheminées et appareils à chauffage au bois ou au charbon

Depuis le 1er octobre 2023, l'entretien et le ramonage des cheminées ou inserts et de tous les appareils indépendants de chauffage individuels au bois ou à charbon (poêles à granulés, à bûches, à accumulation lente de chaleur, à charbon, poêles hydrauliques et cuisinières domestiques) sont devenus obligatoires. Ils doivent avoir lieu au moins une fois par an par un professionnel qualifié, à l'initiative de l'occupant du logement ou du syndic si les conduits sont collectifs. L'entretien est nécessaire non seulement pour prévenir les incendies mais aussi afin d'améliorer le tirage de la cheminée et de réduire la pollution de l'environnement. La loi énonce cependant qu'il n'est pas nécessaire de faire ramoner une cheminée non utilisée depuis au moins un an. Cependant, l'intervention d'un professionnel qualifié est indispensable après ce laps de temps et avant toute nouvelle utilisation.

Bien conserver l'attestation de ramonage

A l'issue de l'entretien, le professionnel doit remettre à l'occupant du domicile une attestation qui a valeur légale, en plus de la facture. Il est indispensable de bien conserver ce document : l'assureur de l'habitation le réclamerait en cas d'incendie. Si l'assuré n'est pas en mesure de le fournir après un incendie, l'organisme peut ne pas prendre en charge le sinistre ou évaluer à la baisse l'indemnisation. Attention :certaines préfectures contraignent leurs administrés à faire ramoner les installations au fuel, bois et charbon deux fois par an (dont une fois en période de chauffe). Bien se renseigner auprès de la mairie de sa commune pour connaître les obligations en vigueur.

Depuis 2015, la loi Morange a imposé à l'ensemble des foyers français de s'équiper a minima d'un détecteur de fumée. Si l'absence de cet équipement dans un domicile où a eu lieu un incendie n'est sanctionné ni par la loi, ni par l'assureur, il a fait ses preuves en prévention. Bien que le dispositif ait démontré son efficacité, un Français sur dix n'a pas de détecteur de fumée à son domicile. Cette proportion monte même à 17 % chez les moins de 35 ans, indique l'étude sur «Les Français et les incendies domestiques».


Le détecteur de fumées efficace

En Grande-Bretagne où les détecteurs de fumée sont devenus obligatoires dès les années 90, les pouvoirs publics se sont investis afin d'informer les concitoyens de la nécessité d'avoir ces dispositifs à leur domicile (campagne nationale de communication et passage d'employés communaux à domicile). Ces démarches se sont avérées payantes puisqu'outre-Manche, le risque décès en cas d'incendie a été réduit de 80 %. En effet, un détecteur de fumée peut sauver des vies s'il est installé au bon endroit dans un logement et s'il est régulièrement testé (tous les trois mois).