Quelle est la différence entre coulée de boue, inondation et glissement de terrain ?
Question de Suzy (Frénouville, 14)
Bonjour, ma maison est située en zone de risque inondable, mais quelle est la différence entre une inondation, une coulée de boue et un glissement de terrain ? Suis-je indemnisée de la même manière dans les trois cas ? Merci.
Glissement de terrain, coulée de boue : la réponse de notre expert
Il n'est pas impossible que, même si vous n'habitez pas dans une zone à risques, vous et votre maison devrez un jour faire face à une coulée de boue, une inondation ou encore un glissement de terrain. Il existe effectivement quelques différences entre ces trois sinistres :
Les coulées de boue
Les conséquences d'une coulée de boue sont malheureusement toujours destructrices et ne sont pas sans rappeler celles des avalanches. Une coulée de boue peut se déplacer jusqu'à 80 km/h en fonction de sa consistance et des matériaux qui la composent, généralement un minimum de 30% d'eau, et 50% de vase, matériaux argileux et limons. Ce sont les fortes précipitations qui remobilisent les matériaux et les entraînent plus ou moins vite, même lorsque la pente est très faible.
Les glissements de terrain
Le glissement de terrain n'a en revanche rien à voir avec d'éventuelles fortes pluies, car ce n'est ni plus ni moins que la pesanteur qui entraîne ce phénomène. Le terrain de surface va se mettre à glisser sur une couche stable située plus profondément, entraînant tout ce qui se trouve dessus. Contrairement à la coulée de boue lors du glissement la masse conserve globalement son intégrité et sa consistance.
Les inondations
Les inondations représentent 50% du coût total des indemnisations versées par les assureurs, il s'agit donc de la première cause de sinistre déclenchant l'état de catastrophe naturelle. Le phénomène correspond au débordement d'un ou plusieurs cours d'eau ou aux phénomènes de ruissellement d'eau.
Suite à ces sinistres, l'indemnisation variera selon si l'état de catastrophe naturelle est déclaré ou non. Si c'est le cas, vous devrez tout de même vous acquitter d'une franchise légalement fixée à 380 euros, mais qui peut être plus élevée en fonction de votre contrat. C'est malheureusement sûrement le cas pour vous puisque vous vous trouvez en zone à risques, déterminée par le plan de prévention des risques de votre commune.
Si l'état de catastrophe naturelle est déclaré votre assureur n'a pas le droit de refuser de vous indemniser. L'indemnisation, quel que soit le sinistre, sera calculée sur la valeur de reconstruction de votre bien mais ne pourra dépasser la valeur déclarée lors de la signature du contrat. L'indemnisation devra vous parvenir dans les trois mois suivant la catastrophe.
Attention, si votre voiture, moto ou tout autre véhicule a également été emporté, il ne sera indemnisé que si vous avez souscrit la garantie catastrophe naturelle dans votre assurance auto. Dans le cas contraire vous ne serez malheureusement pas indemnisée.
Si l'état de catastrophe naturelle n'est pas déclaré vous pourrez vous en remettre aux garanties « tempête », « évènements climatiques » ou encore « ruissellement de boue, glissement ou effondrement de terrain » qui doivent normalement être comprises dans votre assurance habitation. Vous devrez cependant peut-être débourser une franchise supérieure à 380 euros. Soyez toutefois rassurée, l'état de catastrophe naturelle est la plupart du temps déclaré dans le cas de l'un de ces trois sinistres, à l'exception de petites inondations et ruissellement des eaux. Le placement en zone de catastrophe naturelle est effectué par l'Etat.
Il est possible qu'un vice de construction, comme un système d'écoulement des eaux défaillant, ait favorisé et aggravé les dommages causés à votre bien. Dans ce cas vous pouvez demander à votre assureur de faire un recours contre le constructeur.
Enfin si votre habitation était encore en cours de construction c'est le constructeur ou l'entrepreneur qui est responsable du chantier jusqu'à la remise de clefs, c'est donc à lui de faire valoir son assurance.