Un long chemin vers la création d'un cadre réglementaire spécifique
La circulation inter-files consiste, pour les deux-roues et trois-roues motorisés, à s'insérer entre les files de voitures en cas de congestion routière. La pratique est courante en France depuis de nombreuses années, mais non officielle.
Entre 2016 et 2014, plusieurs phases d'expérimentation ont été menées dans des départements-pilotes. Elle a notamment permis au Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) de conclure à une accidentalité stable.
L'Exécutif a finalement décidé d'autoriser la pratique de manière pérenne pour les engins dont la largeur ne dépasse pas un mètre. Elle s'applique sur les autoroutes et les routes à deux fois deux voies séparées par un terre-plein central, et soumises à une limitation de vitesse entre 70 et 130 km/h.
Plusieurs dispositions doivent être respectées :
- les deux-roues ne peuvent pas rouler à plus de 50 km/h, et ce maximum diminue à 30 km/h dans l'éventualité d'une immobilisation de l'une des files ;
- par ailleurs, ils doivent se cantonner à l'espace séparant les deux files de véhicules situées à l'extrême gauche de la chaussée ;
- enfin, les dépassements en inter-files sont également interdits ;
- et dès lors que la voie est dégagée et que la vitesse des automobilistes dépasse 50 km/h sur au moins une des files, les deux-roues sont tenus de réintégrer le couloir dans lequel ils se trouvaient initialement.
Les enjeux de la nouvelle réglementation
En plus d'offrir un gain de temps précieux aux conducteurs de deux-roues, cette décision gouvernementale annoncée le 10 janvier 2025 devrait également contribuer à fluidifier le trafic, sans affecter la sécurité routière.
Les autorités compétentes continueront à suivre les effets de cette nouvelle réglementation sur l'ensemble du territoire, et à ajuster les règles si nécessaire.
Ce changement législatif aura des impacts sur d'autres aspects liés à la sécurité routière, en particulier l'assurance. Les acteurs du secteur devront prendre la pratique en compte dans leurs garanties. À l'avenir, un motard pourrait ainsi être indemnisé en cas d'accident survenu dans le contexte d'une circulation entre les files de véhicules.