L'ensemble des opticiens de France ne voient pas du bon œil le projet de loi Hamon. Arrivé ce lundi en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, cet amendement vise à libéraliser le secteur et redonner le pouvoir d'achat à la population en baissant le prix des lunettes. Benoit Hamon s'est exprimé, ce 9 décembre, à l'Assemblée nationale et a piqué au vif toute la filière.
Pour défendre son projet, le ministre délégué à la consommation a estimé que cette vente particulière sur internet de produits d'optique pourrait donner environ un milliard d'euros de pouvoir d'achat aux Français. Cet amendement souhaite également appliquer l'obligation d'indiquer l'écart pupillaire sur les ordonnances de la part des ophtalmologistes. Ce geste n'est pas anodin mais permettrait à lui seul de favoriser grandement les ventes en ligne dans ce domaine.
Si cette mesure peut redonner du pouvoir d'achat à la population, elle tend également à toucher les emplois de ce secteur en plein cœur. Les grands patrons d'entreprises d'optique s'insurgent comme le PDG d'Optic 2000, Didier Papaz, a déclaré que « de telles mesures provoqueront à court terme une baisse de 16% du marché et mécaniquement la perte d'au moins 16 000 emplois ».
Ce secteur compte beaucoup dans le secteur des complémentaires santé. De ce côté, aucune société n'a souhaité prendre position. Certaines mutuelles intègrent même déjà des services liés à la vente en ligne d'optique. Dans le cas où ce texte sera validé, nul doute que les sites de vente en ligne casseront les prix au détriment de bon nombre d'opticiens.