Une récente étude effectuée auprès des Hôpitaux de Paris et publiée dans la revue médicale américaine JAMA Network Open a permis de mettre en évidence les risques d'accidents graves à bord des engins de déplacement personnel motorisé (EDPM) en grande partie constitué par les trottinettes électriques. Les conséquences peuvent être plus violentes que sur une moto.
45,5 % de traumatismes sévères sur les trottinettes et les EDPM
En seulement quatre ans, le nombre de patients admis à la suite d'un accident de trottinette et d'EDPM (gyropode, mono-roues, skateboard électrique, hoverboard…) a été multiplié par 2,8. 45,5 % d'entre eux présentaient une grave blessure.
À titre de comparaison, les accidents de moto occasionnent 39,7 % de traumatisme sévère, soit nettement moins qu'en trottinette. Pire encore, la conduite de celle-ci provoque deux fois plus de traumatisme crânien par rapport aux motos. 26 centres de traumatologie ont participé à l'étude.
Souscrire à une assurance trottinette est aujourd'hui obligatoire pour pouvoir rouler sur la voie publique. Pourtant, le port du casque ne l'est pas encore, même si c'est fortement recommandé.
L'étude auprès des hôpitaux a d'ailleurs révélé que seuls 25 % des victimes d'un traumatisme crânien à bord d'un EDPM ont porté une protection au niveau de la tête.
Ce comportement imprudent induit également une hausse des interventions chirurgicales. Deux tiers des admis ont ainsi nécessité une intervention au bloc.
Un changement de comportement à renforcer
L'encadrement progressif de la conduite en trottinette n'empêche pas les usagers d'adopter les comportements imprudents. Ainsi, il n'est pas rare de rencontrer des trottinettes en double montée, alors même que cela est interdit par le Code de la route.
De même, les conducteurs d'EDPM sont toujours plus nombreux à dépasser la limitation de vitesse (6 km/h sur un trottoir si c'est autorisé par la commune et 25 km/h en ville).
Pour limiter l'étendue des traumatismes en cas d'accident, il est primordial de faire évoluer le Code de la route pour y inclure les indispensables casques et gants de protection.
Plus de 80 % des utilisateurs d'EDPM en mettent aujourd'hui, mais il faudrait porter ce chiffre à 100 %, comme sur les motos, pour éviter un problème de santé publique.
- 45,5 % des accidentés en trottinette électrique et en EDPM subissent un traumatisme sévère.
- Deux tiers des accidents aboutissent à une intervention chirurgicale.
- Un changement de comportement est nécessaire pour minimiser les risques d'accident grave.