La faisabilité du projet avait fait polémique pendant des mois, notamment pour des raisons sanitaires et d’hygiène. Mais les dés sont jetés, et les épreuves de nage en eau libre des Jeux olympiques de Paris auront bien lieu dans la Seine. Les spécialistes restent toutefois sceptiques et évoquent toujours des risques de contracter des maladies pendant une baignade dans le fleuve.

La baignade dans la Seine reste risquée

Une interdiction levée après plus d'un siècle

Compte tenu de son insalubrité et de son niveau de pollution, les autorités parisiennes avaient décrété l'interdiction de se baigner dans la Seine en 1923. Pendant un siècle, le fleuve était essentiellement réservé à la navigation, au transport de personnes, principalement comme attraction touristique.

Avec les épreuves de nage en eau libre des JO 2024, et après des mois de travaux de dépollution, la Seine va de nouveau être accessible aux baigneurs. Pour prouver l'absence de risque, la maire de Paris et le président du comité d'organisation des JO Tony Estanguet ont donné l'exemple en plongeant dans le fleuve le 17 juillet dernier.


Les maladies auxquelles s'exposent les baigneurs

Pour Françoise Lucas, microbiologiste de l'environnement et professeure d'écologie microbienne, les eaux de la Seine ne restent pas sans danger. Malgré les travaux titanesques de nettoyage entrepris, le risque zéro n'existe pas, selon cette experte, surtout s'il pleut.

Les nageurs s'exposent à des maladies potentiellement graves comme la leptospirose, la typhoïde, la légionellose et à des agents pathogènes comme E. coli ou Campylobacter qui peuvent entrainer des troubles gastro-entériques. Des affections comme la conjonctivite et des problèmes dermatologiques sont aussi possibles.

Les précautions à prendre

Après les JO, la Seine sera ouverte à tous. Trois lieux dédiés à la baignade seront mis en place d'ici la saison estivale prochaine. Des mesures peuvent toutefois être prises pour minimiser les risques de contracter une maladie comme éviter d'aller dans l'eau avec une blessure ouverte. En cas de suspicion d'infection, les tests de dépistage et le traitement seront en principe remboursés par l'assurance maladie et la mutuelle santé des patients.

Pour les athlètes des JO, la vaccination contre la typhoïde et l'hépatite A fait partie des précautions prises par la fédération britannique de natation, ainsi que l'administration d'antibiotiques après l'épreuve.

À retenir
  • 101 ans après sa fermeture, la Seine accueillera de nouveau des baigneurs.
  • Les risques de contracter des maladies dans l'eau du fleuve ne sont toutefois pas à écarter.
  • Après les JO, plusieurs sites de baignade seront mis en place sur les rives de la Seine au cours des prochains mois.