Avec la chute du mercure et les épisodes pluvieux, le nez bouché et les quintes de toux se manifestent plus fréquemment. Pour les soulager, il est courant de se soigner avec les médicaments antirhume et les antitussifs proposés en vente libre. Or, nombre de ces produits sont inefficaces. Certains ont même de graves conséquences sur la santé.

Comme les antirhumes, les sirops antitussifs sont aussi risqués

Un risque accru d'infarctus de myocarde à cause des antirhumes

Proposés en vente libre et donc non remboursés par les organismes d'assurance santé, les traitements présentés comme antirhume voient leur vente exploser avec l'arrivée de l'automne.

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pointe pourtant du doigt ces remèdes largement utilisés.

En combinant un anti-inflammatoire, un vasoconstricteur et un antihistaminique, ces médicaments peuvent occasionner de graves séquelles : accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, conséquences neurologiques

Les médicaments renfermant des molécules de pseudoéphédrine sont particulièrement décriés. Ce vasoconstricteur, qui se trouve dans plusieurs dizaines de produits médicaux, est connu pour son effet décongestionnant. La forte dose présente dans les produits en vente libre en est la principale cause. À titre de comparaison, les gouttes nasales vendues uniquement sur ordonnance n'en contiennent que trente fois moins.


70 % des antitussifs sont inefficaces

Dans son ouvrage intitulé « Automédication, Le guide expert » paru aux éditions La Martinière, le professeur Jean-Paul Giroud, spécialiste en pharmacologie clinique, annonce sans ambages que

70 % des médicaments antitussifs sont inefficaces et ne servent absolument à rien dans la lutte contre la toux.

Au contraire, ils sont fortement allergènes et peuvent également entraîner des troubles digestifs. Depuis 2022, les produits à base de pholcodine ont été retirés de la vente.

Les antitussifs sont vivement déconseillés aux nourrissons, notamment pour traiter les infections de bronchiolite aiguë. Cela risque même d'aboutir à une hospitalisation. De même, les femmes enceintes et les personnes fragiles qui suivent un traitement fortement médicamenté ne doivent pas y recourir.

En période d'épidémie, les gestes barrières jouent un rôle essentiel dans la réduction des risques de contracter une affection pulmonaire.

Cependant, si vous présentez déjà des symptômes tels que la toux et la congestion nasale, il est recommandé :

  • de nettoyer l'intérieur de votre nez avec du sérum physiologique ;
  • d'élever la tête pendant le sommeil ;
  • d'éviter la surchauffe des pièces ;
  • de maintenir une hydratation adéquate en buvant beaucoup d'eau.
À retenir
  • De nombreux médicaments antirhume présentent des risques accrus pour la santé.
  • 70 % des antitussifs sont inefficaces.
  • Les antitussifs sont déconseillés pour les femmes enceintes et les nourrissons.