Mis en place en France en 2004, le dépistage organisé du cancer du sein vise à détecter précocement les tumeurs chez les femmes de 50 à 74 ans. Bien que son efficacité ait été démontrée en termes de réduction de la mortalité, la participation des femmes à ce programme reste en deçà des objectifs fixés.

Comment expliquer le faible taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein ?

Des freins multiples à une participation optimale

Plusieurs facteurs expliquent cette faible adhésion. Tout d'abord, la peur du résultat, l'inconfort lié à l'examen, le manque d'information ou encore le manque de temps sont fréquemment avancés par les femmes.

Par ailleurs, des polémiques récurrentes sur les bénéfices et les risques du dépistage ont semé le doute chez certaines. Les faux positifs, qui entraînent des traitements inutiles, et le risque de cancer induit par les rayonnements ionisants, sont souvent mis en avant.

Si les autorités sanitaires assurent que les avantages l'emportent largement sur les risques, ces inquiétudes persistent.

Des améliorations à apporter au niveau du système et des délais d'accès

L'organisation du dépistage joue également un rôle déterminant. Les délais d'accès aux centres de radiologie peuvent être longs, ce qui constitue un frein pour certaines femmes.


De plus, la récente restructuration du dispositif a perturbé l'envoi des invitations et désorganisé l'activité des centres de radiologie.

Enfin, les délais entre la détection d'une anomalie à la mammographie et le début du traitement sont parfois trop importants. Or, un diagnostic précoce est essentiel pour améliorer le pronostic.

Le rôle de la mutuelle santé

Pour surmonter ces obstacles, il est nécessaire, voire primordial, d'intensifier l'information et la communication concernant le dépistage organisé. En tant qu'acteur de proximité, la mutuelle a un rôle majeur à jouer dans cette démarche.

Elle peut notamment sensibiliser ses adhérentes à l'importance du dépistage et aux bénéfices qu'il apporte, faciliter l'accès aux soins en proposant des services complémentaires (comme des aides financières ou des accompagnements personnalisés) ou encore soutenir les initiatives locales visant à favoriser la participation au dépistage.

En s'impliquant davantage, la mutuelle peut contribuer à lever les freins à la participation et à améliorer de manière considérable la santé des femmes.

À retenir
  • La participation des femmes au dépistage organisé du cancer du sein reste faible malgré son efficacité prouvée.
  • Les freins principaux incluent la peur des résultats, les polémiques sur les risques et les délais d'accès aux centres de radiologie.
  • Les mutuelles peuvent contribuer à la sensibilisation et faciliter l'accès aux soins pour encourager la participation.