Le déficit de la Sécurité sociale ne cesse de se creuser. Face à cette situation, le gouvernement est contraint de trouver des solutions pérennes pour redresser les comptes. Parmi les pistes évoquées, la réduction du remboursement des consultations médicales par l’Assurance maladie a été avancée. Toutefois, une telle mesure ne serait pas sans conséquences sur l’accès aux soins et le pouvoir d’achat des Français.
Le déficit de la Sécurité sociale continue de s'aggraver
En 2023, les pertes engrangées par la Sécu, notamment celles des régimes de base et du fonds de solidarité vieillesse (FSV), avaient largement dépassé les 10 milliards d'euros. Les dernières évaluations effectuées au mois de mai rapportent une hausse de plus de 5 milliards d'euros. Le déficit de cet organisme devrait ainsi tutoyer la barre des 17 milliards pour 2024.
Afin de limiter les dégâts, l'État est contraint de mettre en œuvre des solutions pérennes pour réduire les décaissements liés aux dépenses de santé et maximiser les recettes.
Si aucune disposition n'était prise pour redresser la situation financière de la Sécu, ces chiffres ne pourraient que s'aggraver.
D'ailleurs, les prévisions pour 2025 se rapprocheront dangereusement du niveau de la crise sanitaire de 2021. Sans mesures adaptées, les pertes devraient atteindre les 25 milliards.
La part des complémentaires santé pourrait augmenter
La première solution avancée par le gouvernement pour combler le trou de la Sécu consiste à réduire le taux de remboursement de l'Assurance maladie. La disposition prévue concerne essentiellement le ticket modérateur des consultations.
À l'heure actuelle, la part couverte par la Sécurité sociale est fixée à 70 %, les 30 % restants doivent en principe être payés par le patient. Toutefois, si ce dernier a souscrit une assurance santé complémentaire, le montant correspondant au reste à charge sera réglé par l'organisme concerné.
Mais si l'État décidait effectivement de réduire la tranche due par l'Assurance maladie, celle qui revient aux mutuelles pourrait être augmentée. Ce fut le cas lorsque le remboursement des soins dentaires a été baissé à 60 % en 2023.
Un tel transfert de charge vers les organismes de complémentaire santé risque alors de se répercuter sur les cotisations des assurés. Couplée aux revalorisations déjà prévues pour 2025 (entre +5,5 % et +9,5 % selon le cabinet Addactis), cette hausse pourrait rendre les soins de santé moins accessibles pour certains.
- Le déficit de la Sécurité sociale devrait s'élever à 17 milliards d'euros en 2024.
- Afin de redresser la situation, l'État prévoit de diminuer le taux de remboursement des consultations médicales.
- Une baisse de la prise en charge de l'Assurance maladie risquerait toutefois d'augmenter celle des mutuelles complémentaires, et d'entraîner ainsi une hausse des cotisations pour les assurés.