L'augmentation de 1,5 euro du coût de la consultation des médecins décidée par les autorités compétentes et qui devrait entrer en vigueur dès la rentrée prochaine est bien loin de répondre aux attentes des généralistes. Ces derniers réclament en effet un tarif de base de 30 euros, une revendication également mal vue par les spécialistes. Compte tenu de la tension palpable dans le secteur, de nouvelles concertations avec l'Assurance maladie sur le sujet sont au programme au cours des semaines à venir.
Le tarif de base à 30 euros : les généralistes n'en démordent pas
Dès l'automne 2023, une hausse de 1,5 euro des honoraires de consultation sera appliquée . Vers le début de ce mois, le directeur général de l'Assurance maladie, Thomas Fâtome, avait déclaré au cours d'une interview que :
Cette hausse prochaine ne constitue qu'un premier pas.
Déjà mécontents de l'augmentation qu'ils jugent insuffisante compte tenu de l'ampleur de l'inflation, les praticiens non spécialisés en ont profité pour revenir à la charge et exiger une revalorisation du montant de leurs rémunérations.
Pour les négociations à venir avec l'Assurance maladie et les autorités concernées, le syndicat majoritaire des généralistes, MG France, impose un tarif de base de 30 euros (identique à celui des spécialistes) sans compromis, ainsi qu'une hausse des honoraires standards des médecins traitants .
À noter que cette démarche des généralistes ne ravit pas non plus les patients, dont la mutuelle santé peut ne pas suffire à couvrir le reste à payer après remboursement de l'Assurance maladie.
Les spécialistes haussent également le ton
Les médecins spécialistes voient mal le fait d'aligner le montant des honoraires des généralistes à leur tarif, compte tenu de la différence entre leurs métiers. Une telle manœuvre sera perçue comme une forme d'injustice à leur égard, d'autant plus que l'installation des médecins libéraux en France est déjà à l'étude.
Et d'après Patrick Gasser, le président du syndicat majoritaire chez les spécialistes,
Nos confrères généralistes bénéficient actuellement d'avantages qui leur sont refusés comme les forfaits médecin traitant et la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp).
Quoi qu'il en soit,
De nouvelles discussions sont au programme à la rentrée pour tenter de trouver une solution viable,
Explique le ministre de la Santé, François Braun.
Et comme il n'a pas donné de date précise, les syndicats des différents corps de médecins ont déjà prévu de se lancer dans une grève générale à durée indéterminée vers la mi-octobre.
- Jugée trop faible compte tenu du niveau élevé de l'inflation, la hausse de 1,5 euro du prix des consultations est loin de satisfaire les médecins généralistes.
- Ces derniers s'attendent à bénéficier d'un tarif de base de 30 euros, soit le même que celui d'un spécialiste en secteur 1.
- Une réunion est prévue se tenir prochainement entre le ministre de la Santé et les représentants des syndicats médicaux afin de trouver une issue à ce problème épineux.