
La résistance culturelle en cause
Explique Filipa Da Silva Pereira, psychologue. Pour éviter toute introspection émotionnelle, ils vont alors préférer se noyer dans le travail par exemple. Pourtant, aller chez le psy est vu comme un acte de courage, une rupture avec les stéréotypes – sans compter qu'avec une bonne assurance santé, les séances sont remboursées à 100 %.
Néanmoins, l'ego joue un rôle crucial, les hommes doutant de l'efficacité d'un thérapeute. Cette « résistance culturelle » persistante crée un cercle vicieux où ils rechignent à partager leurs problèmes, contribuant ainsi à l'augmentation des chiffres alarmants liés à la santé mentale masculine.
Une prise en charge souvent tardive
Les conséquences de la « virilité toxique » sont graves, avec trois fois plus de suicides chez les hommes.
Ils tardent à consulter, généralement entre 40 et 50 ans, laissant des troubles s'installer. Les professionnels alertent ainsi sur les risques de dépressions profondes et de burn-out.
En négligeant une intervention précoce, ces pathologies peuvent avoir un impact dévastateur, affectant non seulement l'individu, mais aussi son entourage, accentuant ainsi l'urgence d'une « transformation culturelle » autour de la santé mentale masculine.
Évolution et défis persistants
Bien que la parole masculine se libère, l'évolution est lente. Les hommes commencent à consulter, mais les changements sont graduels. Alain Heril et Stéphanie Almon appellent donc à « une éducation précoce sur la gestion des échecs ».
Cette transformation bénéficierait non seulement aux hommes individuellement, mais également à la société, en apaisant les rapports hommes-femmes.
- Malgré des taux élevés de dépression et d'alcoolisme chez les hommes, seulement 25 % consultent un psy.
- La résistance culturelle, liée à la virilité, les pousse à agir plutôt qu'à demander de l'aide.
- Les conséquences sont graves, avec trois fois plus de suicides.
- Bien que la parole masculine évolue lentement, l'importance d'une éducation précoce sur la santé mentale persiste.