Les négociations entre l'Assurance maladie et les syndicats des médecins libéraux avancent dans la bonne direction. Alors que les médecins réclamaient une revalorisation à 50 euros du tarif de base des consultations, un relèvement à 30 euros a été proposé par l'Assurance maladie, mais sous certaines conditions.
Débloquer la situation
En début d'année, les médecins généralistes battaient le pavé pour réclamer une augmentation du tarif des consultations, actuellement de 25 euros, compte tenu de la conjoncture économique.
En face, la Caisse nationale d'assurance maladie avait consenti à une valorisation de l'ordre de +6 %, soit 26,5 euros, mais cette proposition, jugée dérisoire, a rapidement été rejetée.
Pour rappel, la consultation des médecins libéraux n'est pas intégralement remboursée par la Sécurité sociale. En effet, celle-ci ne couvre que 70 % du tarif, lorsque le reste est pris en charge par la mutuelle santé.
Passer de 25 à 50 euros impliquerait donc de multiplier par deux les charges supplémentaires pour le budget de l'Assurance maladie. Ce qui est considéré comme irréalisable pour le directeur de la Cnam, Thomas Fatôme.
Pour débloquer la situation et parvenir à un modus vivendi, les deux parties avaient mené en coulisses de rudes et longues négociations.
Le 22 février, l'Assurance maladie avait finalement avancé un tarif à 30 euros pour les médecins qui accepteraient de prendre certains engagements.
Revalorisation sous conditions
Le relèvement du prix des consultations à 30 euros ne concerna pas a priori tous les généralistes. Seuls les praticiens acceptant de prendre des engagements territoriaux pourront en bénéficier. Qu'est-ce que ces engagements impliquent concrètement ?
Exercer dans un désert médical, recevoir davantage de patients, participer à la permanence des soins… Bref, apporter sa contribution active dans la lutte contre la désertification médicale. Les praticiens qui refuseront ces engagements devront s'en tenir au tarif en vigueur, en l'occurrence 26,50 euros.
Pour l'heure, les deux principales organisations syndicales des médecins généralistes et des spécialistes, MG France et l'union Avenir Spé-Le Bloc, ont voté majoritairement contre cette proposition.
Elles rejettent la responsabilité de l'échec des pourparlers sur le gouvernement qui, par l'intermédiaire du ministre de la Santé, parle pour sa part d'une absence de responsabilité des médecins.
- L'Assurance maladie a consenti à revaloriser le tarif de base des consultations chez les médecins généralistes acceptant de prendre certains engagements territoriaux.
- Une revalorisation sous conditions qui passe mal aux yeux des syndicats des médecins, déterminés à réclamer un tarif entre 30 et 50 euros.