Annoncé par la précédente Première ministre et entériné par la loi de financement de la Sécurité sociale pour cette année 2024, le remboursement des protections périodiques pour les femmes de moins de 26 ans par l'Assurance Maladie sera bientôt effectif.
Un remboursement qui permet de faire face à la précarité menstruelle
Publiée au Journal officiel le 28 décembre 2023, la mesure qui instaure le remboursement des protections hygiéniques périodiques est soumise à plusieurs conditions. En premier lieu, elle concerne les bénéficiaires de moins de 26 ans, soit environ 6,7 millions de femmes pour cette année 2024.
60 % du montant des produits éligibles seront pris en charge par l'Assurance Maladie. Les 40 % restants seront remboursés par la grande majorité des organismes de mutuelle santé.
Une enquête réalisée par Opinion Way et citée par le gouvernement dans ses communications fait état de 31 % de victimes de précarité menstruelle dans la tranche des 18-50 ans.
Les jeunes sont encore plus affectées par le problème, avec 44 % des 18 à 24 ans concernées. Cela se manifeste par des risques accrus de choc toxique. De nombreuses femmes espacent en effet le délai pour remplacer des protections périodiques afin de faire des économies.
De nombreuses associations dénoncent une non-prise en charge intégrale
À la tête de l'association Règles élémentaires qui lutte contre la précarité menstruelle,
Maud Leblon dénonce la non-prise en charge à 100 % des protections périodiques réutilisables par l'Assurance Maladie.En effet, 5 % des jeunes femmes de 15 à 24 ans doivent payer les 40 % de différence, faute de mutuelle. Ce sont pourtant les populations les plus démunies, et donc les plus susceptibles de subir la précarité hygiénique.
Aucune date n'a encore été arrêtée pour l'entrée en vigueur effective du remboursement des protections périodiques. Les spécialistes s'attendent néanmoins à une application au 1er septembre.
Pour profiter de cette prise en charge, les femmes doivent se rendre en pharmacie et choisir parmi des produits sélectionnés.
Aujourd'hui, une protection réutilisable coûte en moyenne 18 euros (coupe menstruelle, 3 serviettes lavables). La culotte menstruelle est plus chère et est vendue environ 100 euros.
- Les protections hygiéniques réutilisables seront bientôt remboursées à 60 % par l'Assurance Maladie et à 40 % par les mutuelles.
- 31 % des femmes de 18 à 50 ans subissent aujourd'hui une situation de précarité menstruelle.
- 5 % des femmes de 18 à 24 ans sans complémentaire santé ne pourront pas bénéficier d'une prise en charge à 100 %.