Lors des négociations visant à renouveler leur accord avec la Sécurité sociale, les dentistes libéraux ont fait preuve d'ouverture en acceptant des limitations sur leur liberté d'installation dans les zones déjà saturées par leurs confrères, sauf en cas de reprise de cabinet. Cette mesure s'étendra également aux centres dentaires, suscitant l'attention de l'Assurance Maladie.
Du donnant-donnant
En échange d'une revalorisation du tarif des soins bucco-dentaires, les syndicats de dentistes libéraux ont accepté de renoncer à leur liberté d'installation, répondant ainsi aux préoccupations de l'Assurance Maladie concernant les déserts médicaux.
Officialisé dans la nouvelle convention 2023-2028, cet accord vise à éviter l'installation de nouveaux dentistes dans les zones déjà saturées. Au lieu de cela, il les encourage à exercer dans des villes souffrant d'une pénurie de praticiens. Parallèlement, les cabinets situés dans les territoires sous-dotés bénéficieront d'un renforcement des aides financières de la Sécurité sociale.
Cette mesure concernera également les dentistes salariés exerçant au sein des centres de santé dentaires. Certains d'entre eux sont sous le coup de l'Assurance Maladie en raison de surfacturations et d'autres pratiques douteuses.
Les chirurgiens-dentistes peuvent de même se réjouir d'une augmentation de +4 % du remboursement de certains soins conservateurs prévue pour 2025.
Les mutuelles vont devoir mettre la main à la poche
L'Assurance Maladie souhaite prévenir les problèmes dentaires chez les jeunes en prévoyant un « examen bucco-dentaire » annuel pour les patients âgés de 3 à 24 ans, ainsi qu'une augmentation de +30 % du montant du remboursement pour ces soins préventifs.
De plus, les dentistes bénéficieront d'une avancée avec une hausse de +3 % des plafonds de prix des prothèses et autres appareils remboursés dans le cadre de la réforme du 100 % santé prévue pour 2026.
Les mutuelles présentes autour de la table des négociations supporteront ce coup de pouce financier malgré les tensions avec l'Assurance Maladie.
Les ménages auront donc tout intérêt à choisir la bonne mutuelle dentaire, celle qui sera en mesure de fournir cet effort financier supplémentaire.
Quant à l'orthodontie, aucune mesure n'est prévue pour le moment, mais le gouvernement exprime sa volonté de limiter le coût de ce type de soins onéreux pour les familles.
Cet accord inédit assure ainsi une meilleure répartition des dentistes sur le territoire français tout en offrant des avantages pour la santé bucco-dentaire de la population.
- Les dentistes libéraux ont accepté des restrictions sur leur liberté d'installation dans les zones déjà saturées en échange d'une revalorisation de leur rémunération, afin de lutter contre les déserts médicaux.
- Cette mesure s'étend également aux centres dentaires visés pour certaines pratiques douteuses.
- L'accord prévoit en outre une augmentation du remboursement de certains soins conservateurs et une amélioration de la prévention des problèmes dentaires chez les jeunes.
- Les mutuelles supporteront le surcoût financier malgré les tensions avec l'Assurance Maladie.