Une étude récente de Santé publique France révèle une progression inquiétante des tendances suicidaires chez les jeunes adultes français, en particulier chez les femmes. Ce phénomène a d'ailleurs été amplifié par la pandémie de Covid-19. Mené en 2021 auprès de 24 000 Français âgés de 18 à 85 ans en Métropole et de 6 500 dans les départements et régions d'outre-mer, ce sondage téléphonique indique que 4,2 % des participants ont admis avoir envisagé de se suicider au cours des douze derniers mois. Un chiffre en augmentation constante depuis 2014.
Une aggravation du mal-être chez les 18-24 ans
D'après les statistiques dévoilées à l'occasion de la Journée nationale de prévention du suicide, 6,8 % des répondants ont avoué avoir tenté de mettre fin à leurs jours au moins une fois dans leur vie, tandis que 0,5 % l'ont fait au cours de l'année écoulée.
Si les chiffres relatifs aux pensées suicidaires et aux tentatives de suicide sur l'année tendent à baisser légèrement depuis 2014 pour la population générale (18-75 ans), une tendance inverse se dessine chez les jeunes.
L'analyse des baromètres santé depuis 2000 met en lumière une augmentation significative des idées suicidaires et des tentatives de suicide chez les 18-24 ans au cours de la dernière décennie.
Entre 2014 et 2021, les pensées suicidaires ont plus que doublé dans cette tranche d'âge, passant de 3,3 % à 7,2 %. De même, les tentatives de suicide au cours de la vie ont bondi de +50 % depuis 2017 (de 6,1 % à 9,2 %), et celles sur les douze derniers mois de plus de +60 % (de 0,7 % à 1,1 %).
Un phénomène qui touche près de 10 % des jeunes femmes
Santé publique France constate une dégradation de la situation, puisque les pensées suicidaires étaient auparavant moins fréquentes ou comparables à celles des autres tranches d'âge dans les baromètres santé effectués avant la pandémie de Covid-19.
Cela confirme une détérioration alarmante de la santé mentale chez les jeunes, en particulier chez les femmes. 9,4 % d'entre elles ont eu des pensées suicidaires (contre 3,3 % en 2014). 12,8 % ont tenté de mettre fin à leur vie au cours de leur existence. 2 % ont essayé de le faire au cours des douze derniers mois.
L'étude dévoile également que d'autres profils, tels que les personnes vulnérables sur le plan socio-économique, celles vivant seules ou élevant seules leurs enfants, sont plus susceptibles de passer à l'acte. À noter que les soins nécessaires après une tentative de suicide sont pris en charge par les organismes de mutuelle santé.
- Selon Santé publique France, les pensées suicidaires et les tentatives de suicide ont pris de l'ampleur chez les 18-24 ans.
- Près de 10 % des jeunes femmes ont déclaré avoir pensé à mettre fin à leurs jours, un chiffre multiplié par trois entre 2014 et 2021.