La revue médicale indépendante Prescrire a mis à jour sa liste noire des médicaments considérés comme inutiles, voire dangereux, et commercialisés en France. Pour cette année, trois nouveaux médicaments y font leur entrée, à savoir le Maxilase, le Smecta et le Vogalène. En plus d'être inefficaces, ces derniers sont accusés de provoquer des effets secondaires plus ou moins graves.

Trois nouveaux médicaments inscrits sur la liste noire de la revue médicale Prescrire

Quels sont les trois nouveaux médicaments à intégrer la liste noire de Prescrire ?

88 médicaments commercialisés en France, jugés inutiles, voire dangereux, sont aujourd'hui dans le viseur de la revue indépendante Prescrire, dont une bonne partie est remboursée par l'Assurance maladie et les compagnies d'assurance santé. Parmi eux, trois nouveaux ont été ajoutés en décembre.

Le Maxilase, un médicament destiné à soulager les maux de gorge, contient de l'enzyme Alpha-amylase. Des études scientifiques ont montré qu'il est inefficace pour traiter l'inflammation et l'œdème. De plus, il peut provoquer des effets indésirables graves, tels que des démangeaisons et des réactions allergiques, pouvant aller jusqu'au choc anaphylactique.


Le Smecta, un antidiarrhéique largement consommé, expose les patients au plomb. En effet, ce métal nocif est naturellement présent dans l'argile qui sert de base pour sa composition. Les enfants de moins de 2 ans sont plus vulnérables à cette exposition.

Le Vogalène, un anti-nauséeux, est également inefficace pour traiter les vomissements. De plus, il peut causer des effets secondaires graves, tels que des troubles du rythme cardiaque, des accidents vasculaires cérébraux et une mort subite.

Un rapport bénéfice-dangerosité défavorable

Tous les médicaments recensés par Prescrire présentent un rapport bénéfice-dangerosité défavorable. Autrement dit, leurs effets secondaires sont graves et fréquents, alors que leurs bénéfices thérapeutiques sont faibles ou inexistants. Cela signifie que les patients mettent en péril leur santé en les consommant.

Au cours des derniers mois, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a déjà déconseillé la prise des décongestionnants à base de pseudoéphédrine.

Tous les médicaments cités disposent encore de leur autorisation de mise sur le marché (AMM). De ce fait, ils sont toujours disponibles dans les rayons des pharmacies, parfois même en vente libre sans prescription. Cela explique la campagne de sensibilisation actuelle visant à informer les citoyens des risques liés à leur consommation.


Ces actions de la part des autorités sanitaires semblent avoir un impact positif. Le nombre de boîtes de pseudoéphédrine vendues est, par exemple, passé de 16 millions en 2010 à 3 millions en 2021.

À retenir :
  • La revue médicale Prescrire intègre trois nouveaux médicaments dans sa liste noire : Maxilase, Smecta et Vogalène.
  • Cette liste recense aujourd'hui 88 médicaments commercialisés en France.
  • La consommation de ces médicaments présente des risques alors que les bénéfices obtenus sont faibles, voire inexistants.