Alcool et antibiotiques : un cocktail risqué ?
On entend souvent dire qu'alcool et antibiotiques ne font pas bon ménage. Mais est-ce réellement le cas ? Pourquoi faut-il éviter de consommer de l'alcool lorsque l'on est sous antibiotiques ? Nous répondons à vos questions.
Alcool et antibiotiques : attention à l'effet antabuse
Les antibiotiques sont remboursés à 65 % par l'Assurance Maladie et le reste à charge est remboursé selon votre mutuelle. L'alcool et antibiotiques ne font réellement pas bon ménage. Il existe deux antibiotiques avec lesquels il est interdit de consommer de l'alcool : le Flagyl (nom commercial du metranidazol) et le Fazygine (nom médical du tinidazol). Ces antibiotiques sont indiqués dans le traitement des ulcères gastriques, des infections vaginales et intestinales, ou encore des infections du côlon.
Lorsque vous consommez de l'alcool avec ces antibiotiques, les molécules toxiques de l'alcool ne sont pas transformées par le foie. Ainsi, elles s'accumulent dans cet organe provoquant des rougissements, des maux de tête, des nausées et vomissements, des douleurs thoraciques, des palpitations, des essoufflements et de la fatigue.
Bon à savoir : avec ces traitements antibiotiques, l'alcool est interdit durant le traitement, mais aussi durant 48 à 72 heures après afin de laisser le foie reprendre son activité normale.
Ces médicaments avec lesquels il ne faut pas boire d'alcool
Nous l'avons vu, antibiotiques et alcool ne font pas toujours bon ménage. Mais l'alcool peut également être déconseillé avec bien d'autres médicaments.
Si vous prenez des psychotropes en consommant de l'alcool, le risque de somnolence est élevé. Ces médicaments réduisent la vigilance et diminuent les réflexes, c'est aussi le cas de l'alcool. Le cocktail est alors explosif et vous perdez toutes vos facultés. Si vous êtes sous traitement et prenez des anxiolytiques, des hypnotiques, des analgésiques ou encore des neuroleptiques, évitez toute consommation d'alcool.
Le paracétamol qui sert à soigner toutes sortes de douleurs n'est pas non plus compatible avec l'alcool. De fait, l'alcool occupe une fois de plus le foie qui se charge de l'éliminer, cela annihile l'effet du paracétamol. De plus, cela peut provoquer des lésions hépatiques au niveau du foie.
Notez qu'avec le paracétamol, un verre de vin n'aura pas un effet négatif, surtout s'il s'agit d'un traitement ponctuel. En revanche, si vous devez prendre du paracétamol durant 1 à 2 semaines, mieux vaut éviter l'alcool, c'est cette accumulation de diverses molécules dans le foie qui va entraîner des effets secondaires.
Alcool et antibiotiques : une consommation qui peut avoir des conséquences
L'alcool peut annuler l'effet d'un antibiotique en fonction de la quantité d'alcool consommée et du type d'antibiotique prescrit en traitement. Il est donc recommandé de consommer faiblement, et avec modération lorsqu'il y a un traitement en cours. Attention, cela ne signifie pas qu'il faut le faire. Un traitement d'antibiotiques ne dure que quelques jours, il reste malgré tout conseillé de s'en passer durant cette période.
Pour la plupart des antibiotiques, il n'existe pas un danger très important. Toutefois, il subsiste un risque de développer des effets secondaires extrêmement désagréables. En associant antibiotiques et alcool, même à faible dose, vous pouvez souffrir de nausées, de vomissements, de rougeurs, de maux de tête, ou encore de troubles intestinaux. L'alcool est mauvais pour les intestins, c'est un irritant. Associé aux antibiotiques, cela multiplie les risques de perturbation de la flore intestinale, les antibiotiques eux-mêmes ayant un impact sur les intestins.
Consommer de l'alcool et des antibiotiques est également mauvais pour le foie. En effet, dans ce cas, l'alcool prend le pas sur les antibiotiques et réduit leur effet, ce qui n'est naturellement pas l'objectif puisque votre pathologie sera plus longue à soigner. Plus la consommation d'alcool sera importante, plus le foie va tenter de l'éliminer, il ne s'intéressera donc pas au médicament.