La crise a des impacts sur le bien-être physique et mental de nos concitoyens et les risques psycho-sociaux sont en expansion dans les entreprises. Dans ce contexte, les services de télésanté et les applications de prévention des assureurs rencontrent un fort engouement.
La crise sanitaire : quel impact sur le mental des individus ?
L'influence de la crise sur le psychisme des individus n'est pas propre à la France mais a une portée mondiale : dans les pays développés, un tiers de la population interrogée a signalé une détérioration de son état de santé mentale au cours de douze derniers mois, dans une enquête du réassureur Swiss Re. Cette étude publiée le 1er juin révèle qu'en France, 39 % des personnes interrogées ont cherché à obtenir un soutien en matière de santé mentale sur la même période.
Chez les actifs, stress, violences commises dans l'entreprise (harcèlement, conflits) ou à l'extérieur, syndromes d'épuisement professionnel, autant de manifestations qui peuvent influer sur la santé des salariés et avoir des répercussions à la fois sur le plan physique (maladies cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques,…) ou psychique (dépression, troubles anxieux, voire tendances suicidaires). Au-delà des effets délétères sur la santé des individus, ces risques psycho-sociaux ont des conséquences sur l'organisation des entreprises qui se concrétisent par une hausse de l'absentéisme, du turn-over et des interférences sur l'ambiance au sein des équipes.
Selon une étude publiée en septembre dernier sur les entreprises de l'Hexagone, 29 % des salariés ont ressenti davantage de stress du fait de la crise et 14 % déclarent avoir développé des habitudes addictives. Plus de 40 % des salariés ont indiqué que la crise sanitaire vécue pendant deux ans avait mis à l'épreuve leur santé mentale. Rien d'étonnant que le nombre de salariés en arrêt de travail ait bondi de + 30 % entre janvier et mai 2021.
A titre d'exemple, chez un assureur, les troubles psychologiques sont devenus la seconde cause des arrêts de travail en 2021 et ont représenté 16 % des arrêts longs alors qu'ils n'étaient que le quatrième motif l'année précédente, avec 10 % de ces arrêts. En matière de prévention des risques psycho-sociaux, les entreprises se doivent d'être pro-actives en évaluant leur mode d'organisation. Elles peuvent se faire accompagner dans cette démarche et dans la mise en place de mesures préventives.
Quels sont les dispositifs mis en place pour accompagner les citoyens ?
Afin d'aider les Français à faire face à l'environnement anxiogène généré par la crise, les assureurs avaient mis sur pied, à partir de mars 2021, un dispositif inédit de prise en charge de quatre consultations de psychologues par assuré et par an qui a eu du succès. Les jeunes ont particulièrement sollicité cette offre de service. En parallèle, cette classe d'âge a aussi fait appel à un dispositif similaire ouvert à son attention par l'Assurance maladie.
Conscients des besoins des Français en matière de soutien psychologique, les pouvoirs publics ont lancé début avril dernier « my Psy », permettant le remboursement de séances chez le psychologue à partir d'une prescription médicale si l'on consulte l'un des quelque 1 000 praticiens référencés. Le nombre maximum de séances remboursées est de huit.
Prise en charge par la complémentaire santé :
La crise favorise également le recours aux médecines douces (ostéopathie, chiropractie, diététiciens, etc.) car les complémentaires santé prenant en charge ces prestations ont constaté une hausse importante de ces postes de consommation en 2021. La crise démontre le rôle essentiel des assureurs vis-à-vis de la prévention et de l'accompagnement social, aux côtés des autres acteurs qui interviennent également dans ce domaine (professionnels de santé, Assurance maladie, collectivités, associations, etc.).
Entreprises, assureurs, pouvoirs publics, il est fondamental que chaque acteur joue sa partition afin de lutter collectivement contre les difficultés psychologiques auxquelles se heurtent une partie des Français en cette période difficile et d'agir contre la recrudescence des risques psycho-sociaux.
Les mutuelles santé mettent à la disposition de leurs assurés des réseaux de soins et des services adjoints, notamment pour prévenir les pathologies ou agir dans différents registres de la santé (nutrition, bien-être, activité physique, etc.). Avec la crise, ces services sont davantage utilisés. Les outils numériques des complémentaires santé proposant des soins préventifs et agissant dans la prévention des maladies rencontrent une forte popularité, notamment auprès des jeunes. Les Français prévoient de réaliser des bilans de santé plus fréquemment. Autant de soutiens qui peuvent aider à remonter la pente en cas de fragilisation.