Je pars faire de l’humanitaire : quelles démarches ?
C'est décidé, vous souhaitez donner de votre temps et de votre énergie pour une cause noble, en France ou à l'étranger. Bénévolat, volontariat ou mission humanitaire, il y en a pour tous les goûts. Mais, concrètement, comment s'engager dans l'humanitaire ? Quelles sont les démarches à effectuer avant de s'engager et de partir en mission? Petit guide pour effectuer une bonne action tout en assurant sa propre sécurité.
Sommaire
Avant de partir !
Volontariat, bénévolat ou humanitaire?
Ces trois mots semblent être des synonymes mais ils décrivent des situations différentes et par conséquent, des protections différentes pour la personne qui s'engage :
- Le volontariat sous contrat : les volontaires peuvent obtenir un contrat qui donne droit à un statut juridique particulier. Il devient « volontaire ». D'une durée plus ou moins longue (de 3 mois à 3 ans), il existe différents contrats selon les missions, les compétences, l'âge du volontaire et le lieu de mission. Les volontaires peuvent être rémunérés (entre 500 et 1200 euros par mois en moyenne). Les contrats les plus fréquents sont le SVE, le service civique, le VSI, le VNU ou les missions d'observation civile. Les missions s'effectuent soit en France, soit à l'étranger.
- Le bénévolat : il s'agit de volontariat hors contrat. Les bénévoles n'ont aucun statut juridique. Ils conservent leur statut d'origine pour l'administration (salarié, étudiant, chômeur) et ne sont pas rémunérés. La plupart du temps, en mission, les diverses dépenses d'un bénévole sont entièrement à sa charge (frais de déplacements, logements, etc.).
- L'humanitaire : Il s'agit d'une forme spécifique de volontariat ou de bénévolat car elle renvoie à une situation d'urgence et d'intervention dans des zones en crise (famine, guerre, épidémie,catastrophe naturelle). Les ONG privilégient les personnes qualifiées, diplômées et ayant de l'expérience pour les missions humanitaires.
Il est également possible pour un particulier de décider de partir tout seul dans un pays précis et de se rapprocher sur place d'une organisation locale afin d'aider et de se voir confier des missions de bénévolat pour une certaine durée. Dans cette situation, il vaut mieux être prudent quant à l'organisme choisi et aux missions exécutées pour son compte. Évitez également le « volontourisme » (volontariat et tourisme) qui coûte très cher et peut être fait à but lucratif pour les entités organisatrices.
Dans tous les cas, décider de s'engager ne doit pas vous faire négliger certains détails, notamment concernant votre sécurité et votre santé. Si dans le cadre d'une ONG ou d'une association, la plupart des formalités administratives (passeports, visas, vaccins, assurances) sont directement prises en charge par l'organisme. Dans les autres cas, quelles sont les précautions à prendre avant de partir ?
Passeport, demande de visa et vaccins ?
Pour aller accomplir une mission d'ordre humanitaire à l'étranger, il vous faudra obtenir préalablement un visa de moyenne ou longue durée (de 3 à 6 mois généralement). Si vous êtes sous contrat de volontaire, l'organisme vous accompagnera dans la démarche de la demande de visa. Il vous suffit alors de demander un passeport à une mairie équipée pour la délivrance de passeports biométriques.
Le passeport vous coûtera 86 euros en timbre fiscal. Il doit être valable encore 6 mois après la date de retour prévue. Concernant la demande de visa, elle doit être faite auprès de l'ambassade ou du consulat du pays dans lequel vous souhaitez vous rendre. La délivrance d'un visa coûte entre 50 et 150 euros selon la destination, la mission et la durée. Il est préférable de prévoir deux à quatre semaines entre le dépôt d'une demande de visa et la date de départ.
Il est possible de se rendre dans certains pays sans avoir obtenu de visa préalable. Un simple cachet sera apposé dans le passeport à l'arrivée et dans ce cas, la durée sur place est généralement limitée à un mois. Pour y rester plus longtemps, un visa est nécessaire.
Concernant les vaccins, avant de partir, privilégiez un bilan de santé complet auprès de votre médecin traitant. Vous pourrez également lui demander quels sont les vaccins nécessaires et obligatoires spécifiques au pays de destination mais également les précautions médicales à prendre et les médicaments à emporter avec vous.
Attention !!! Dans certains pays, il vous sera demandé votre carnet de vaccinations. Si un des vaccins obligatoires n'est pas à jour, les autorités ont le droit de vous placer en quarantaine ou de vous vacciner sur place à l'aéroport avant de vous laisser entrer sur leur territoire.
Argent et Assurances ?
Avant de partir en mission à l'étranger, il est conseillé de se rapprocher tout d'abord de votre conseiller bancaire pour obtenir les informations nécessaires sur vos moyens de paiement à l'étranger. Il s'agit de savoir si votre carte bancaire peut être utilisée dans votre pays d'arrivée, quel est le plafond de celle-ci à l'étranger, quels seront les frais à votre charge, et si vous pouvez utiliser votre chéquier.
Parfois, il est sera nécessaire de modifier son contrat ou de souscrire un autre type de compte bancaire pour adapter votre carte bancaire à votre situation. Il est également préférable de privilégier l'argent liquide et de faire le change dans votre pays d'origine. Cela permet souvent d'obtenir un meilleur taux de change.
Partir en mission humanitaire à l'étranger ne se fait pas sur un coup de tête et c'est un projet qui doit être préparé bien à l'avance. Votre banque ne doit donc pas être informée de votre départ la veille ou une fois que vous êtes sur place mais à l'avance. Cela peut être très pénalisant pour vous. Pensez donc à adapter vos capacités financières à votre destination.
Il en est de même pour la souscription d'une assurance-assistance adaptée. La Sécurité sociale et une mutuelle classique ne vous couvriront pas à l'étranger lors de votre mission. Il est important de souscrire une assurance santé à l'étranger qui inclut la prise en charge de vos soins médicaux à l'étranger (consultations, hospitalisations, médicaments) mais aussi une assistance rapatriement si nécessaire.
Pour les missions en Europe, il est possible de demander une Carte Européenne d'Assurance Maladie (CEAM) valable dans toute l'Union. L'obtention de cette carte est gratuite et nous vous la recommandons fortement car elle facilite vraiment l'admission et la prise en charge dans les hôpitaux à l'étranger
Il existe des assurances qui couvrent les bénévoles pendant la durée exacte de leurs missions de leur départ de France à leur retour. Dans ce cas, votre responsabilité civile ainsi que vos trajets à l'étranger (annulation de vols, dommages aux bagages, accident) peuvent également être couverts. L'assurance-assistance peut également vous offrir une aide juridique si besoin.
Certaines de ces garanties, notamment l'assurance annulation, peuvent également être comprises dans votre carte bancaire, d'où l'importance de s'informer auprès de votre établissement bancaire avant de partir. Selon le niveau de garanties, peuvent également être pris en charge les frais de recherche et de sauvetage en cas de disparition.
Dans le cadre d'un bénévolat sous contrat, un contrat d'assurance-assistance est souvent proposé aux volontaires par l'organisme qui les accueille. Ces contrats sont directement négociés par l'ONG ou l'association avec des assureurs au meilleur prix pour leurs bénévoles et volontaires. Il vous suffit alors de demander un formulaire d'adhésion à votre coordinateur de projet.
Bien sûr, il faut prendre le temps d'évaluer ses besoins selon le cadre de la mission, le pays de destination (pays à risque ou pas) et le niveau de protection nécessaire.
Et une fois sur place…
En cas de problème nécessitant l'intervention de votre assureur, il est important que vous ayez sur vous : vos papiers d'identité, votre numéro d'assuré, et le numéro de téléphone de votre compagnie. Il est aussi utile de conserver tout constat administratif dans le cadre d'un sinistre, et de demander des pièces justificatifs à chaque étape (factures, certificats médicaux, photos).
Pensez à signaler votre présence et vous enregistrer à l'ambassade ou au consulat de France sur place. Le ministère des Affaires Etrangères sera informé de votre présence sur ce territoire en cas de conflit. Emportez également avec vous tout document nécessaire en cas de formalité administrative à effectuer sur place (renouvellement du visa par exemple).
Autres conseils utiles : pensez à prendre des cours de langue, notamment d'anglais ; à rendre votre logement loué si vous partez pour une durée supérieure à 3 mois et aussi à avertir les différentes administrations françaises (caisse d'allocations, pôle emploi) et à résilier certains de vos contrats (téléphonie, internet etc). Cela vous évitera des dépenses inutiles pendant votre absence.
Voilà, vous êtes prêt, vacciné, couvert, et vos papiers sont prêts ? Vous pouvez partir aider d'autres populations dans le besoin, avec fierté et tranquillité. Bravo à vous !