
Pourquoi souscrire une mutuelle artisan ?
Les métiers de l'artisanat, notamment dans le secteur du bâtiment, exposent à des risques professionnels importants. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : 56 accidents du travail pour 1 000 collaborateurs dans le BTP, au-dessus de la moyenne nationale de 34. Sur toute sa carrière, un artisan du bâtiment est en arrêt en moyenne 220 jours.
Les principales causes d'accidents dans le secteur sont :
- La manutention manuelle (48 %).
- Les chutes, soit de hauteur, soit de plain-pied (31 %).
- L'usage d'outillage manuel (15 %).
Ces accidents engendrent la perte de plus de 6 millions de journées de travail chaque année.
Face à ces risques, la prise en charge de la Sécurité sociale (70 % consultation chez un généraliste, 80 % hospitalisation), reste insuffisante. Ces taux s'appliquent uniquement sur la base du tarif conventionné.
Une mutuelle artisan complète les remboursements de l'Assurance Maladie. Elle couvre le ticket modérateur et le forfait journalier hospitalier, et prend en charge tout ou partie des dépassements d'honoraires. Elle vous offre aussi une meilleure couverture pour les soins dentaires et optiques, et vous donne accès au tiers payant. Vous évitez ainsi l'avance de frais.
Bon à savoir : Les risques spécifiques du métier
Les vibrations des machines-outils peuvent induire des maladies chroniques touchant la colonne vertébrale. De même, l'exposition à certains matériaux comme l'amiante dans les bâtiments construits avant 1997 représente un risque sanitaire important lors des chantiers de rénovation. Elle peut notamment causer des pathologies non cancéreuses affectant les poumons ou la plèvre.
Quels critères pour bien choisir une mutuelle en tant qu'artisan ?
Prenez le temps d'analyser votre situation professionnelle et personnelle. Votre statut juridique détermine vos options en matière d'assurance santé. Si vous êtes travailleur non-salarié (TNS) en entreprise individuelle (EI), EURL avec associé unique ou SARL avec gérance majoritaire, vous devez souscrire une mutuelle individuelle. En revanche, si vous êtes assimilé-salarié (SAS, SASU, SARL avec gérant minoritaire), vous avez le choix entre :
- Adhérer à la complémentaire collective de votre entreprise.
- Souscrire une mutuelle santé individuelle.
Interrogez-vous sur les risques liés à votre métier, vos besoins particuliers en optique ou en soins dentaires, si vous souhaitez couvrir votre famille.
Point d'attention : Adaptez votre couverture à votre métier
Votre activité professionnelle influence vos besoins en matière de protection santé. Un boulanger travaillant dans un environnement pénible aura des exigences différentes d'un électricien. Prenez le temps d'identifier les risques de votre métier afin de choisir une couverture adaptée.
Pour une protection optimale, examinez les garanties proposées pour l'hospitalisation, les soins courants, les soins dentaires, l'optique, l'audiologie. Portez une attention particulière à la prise en charge des médecines douces comme l'ostéopathie ou la chiropractie. Elles s'avèrent utiles aux artisans souffrant de troubles musculosquelettiques (TMS).
Les TMS se localisent surtout au niveau des articulations comme les poignets, coudes, épaules, genoux, la colonne vertébrale. Les troubles musculosquelettiques affectent diverses structures anatomiques : muscles, tendons, nerfs, bourses séreuses, vaisseaux sanguins, articulations, ligaments. Ils évoluent selon trois niveaux de gravité, des douleurs temporaires disparaissant au repos aux affections chroniques persistantes.
Les pathologies les plus fréquentes concernent majoritairement les membres supérieurs : syndrome de la coiffe des rotateurs à l'épaule, épicondylite au coude, syndrome du canal carpien au poignet, diverses tendinites. Les membres inférieurs peuvent aussi être touchés, notamment chez les personnes travaillant à genoux (bursite) ou sollicitant excessivement la cheville (tendinite d'Achille).
Ces affections peuvent être reconnues en tant que maladies professionnelles.
Enfin, renseignez-vous sur les services complémentaires comme l'assistance en cas d'hospitalisation ou la téléconsultation.
Quel est le prix d'une mutuelle artisan ?
Le niveau de couverture choisi constitue le premier élément déterminant. Plus les garanties sont importantes, plus la cotisation est élevée. Votre âge, la composition de votre famille et votre zone géographique peuvent aussi influencer le tarif.
En moyenne, pour un artisan seul, les cotisations mensuelles oscillent de 30 € pour une couverture basique à 100 € ou plus pour une protection complète.
Certains assureurs proposent des promotions spécifiques. Par exemple, 10 % de remise dès la deuxième personne assurée. Ils offrent également des avantages aux artisans récemment installés. Vous pouvez bénéficier jusqu'à 20 % de réduction la première année, 10 % la deuxième, 5 % la troisième. N'hésitez pas à mentionner votre situation lors de vos demandes de devis.
Ne sacrifiez pas la qualité de votre protection pour quelques euros d'économie mensuelle. Votre santé reste votre principal outil de travail ! Heureusement, grâce à la loi Madelin, vous pouvez déduire fiscalement vos cotisations de mutuelle, ce qui réduit le coût réel de votre couverture.
La mutuelle artisan est-elle obligatoire ?
Non, la mutuelle n'est pas obligatoire pour les artisans, qu'ils soient travailleurs non-salariés ou assimilés-salariés. La complémentaire santé obligatoire instaurée par la loi ANI concerne uniquement les salariés du secteur privé. Cependant, même si elle est facultative, la souscription d'une mutuelle pour indépendant est fortement recommandée.
En effet, les remboursements du régime obligatoire laissent souvent un reste à charge important, surtout pour les soins dentaires et optiques. De plus, les métiers de l'artisanat exposent à davantage d'accidents et de maladies professionnelles. Votre santé étant indispensable au fonctionnement de votre entreprise, souscrire une mutuelle représente un investissement judicieux sur le long terme.
En revanche, si vous employez des salariés, vous avez l'obligation de leur proposer une mutuelle collective, conformément à la loi ANI de 2016.
Point d'attention : Le double impact d'un problème de santé
Sans mutuelle, un artisan malade subit une double peine. Il doit faire face à des frais médicaux élevés tout en voyant ses revenus diminuer en raison de l'arrêt de son activité. Une complémentaire santé constitue une sécurité essentielle afin de préserver votre santé et la pérennité de votre entreprise.
Comment dénicher la bonne mutuelle artisan sans se ruiner ?
Prenez le temps de comparer au moins 3 devis avant de signer. Les pourcentages de remboursement mutuelle sur les consultations, les lunettes ou les prothèses dentaires ne font pas tout. Analysez les détails qui comptent vraiment. Par exemple, les plafonds annuels, les délai de carence et les exclusions de garantie.
Vérifiez la prise en charge du tiers payant, qui vous évite d'avancer les frais médicaux, et la conformité au dispositif 100 % Santé. Il prend en charge l'intégralité de certaines prestations en optique, dentaire, audiologie. L'accès à des réseaux de soins partenaires peut aussi constituer un bel avantage.
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Quels sont les avantages fiscaux de la loi Madelin pour les artisans ?
La loi Madelin s'adresse aux travailleurs indépendants. Elle vous autorise à déduire de votre bénéfice imposable les cotisations versées pour votre protection sociale complémentaire. Elle englobe la mutuelle indépendant, la prévoyance et la retraite.
Pour profiter de ces avantages fiscaux, vous devez être travailleur non-salarié soumis au régime réel d'imposition. Les micro-entrepreneurs ne sont pas éligibles. Autre condition, être à jour de vos cotisations sociales obligatoires et souscrire des contrats labellisés « Madelin » et « responsables ».
Une exigence supplémentaire du dispositif Madelin concerne la régularité des versements. Les cotisations doivent être payées chaque année afin de continuer à bénéficier des avantages fiscaux.
Pour les contrats de mutuelle santé et de prévoyance, le plafond de déduction fiscale en 2025 se calcule ainsi : 3,75 % de votre revenu professionnel + 7 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), le tout limité à 3 % de 8 fois le PASS. Avec un PASS fixé à 47 100 € en 2025, cela représente une belle économie d'impôt.
Si votre conjoint est également travailleur non-salarié (TNS), il doit souscrire son propre contrat Madelin. Et si vos ayants droit sont affiliés à d'autres régimes, seule votre part de cotisation est déductible.
Prenons l'exemple d'un artisan au revenu annuel de 70 000 €. Son plafond de déduction se calcule ainsi. (70 000 € × 3,75 %) + (47 100 € × 7 %) = 2 625 € + 3 297 € = 5 922 €. Ce montant représente ce qu'il peut déduire de son bénéfice imposable pour ses cotisations santé et prévoyance.