Des complémentaires santé et des communes prennent en charge l'activité sportive de leurs adhérents ou administrés. Ce dispositif du « sport sur ordonnance » s'adresse aux personnes en affection longue durée (ALD) mais certaines complémentaires l'ont étendu aux plus de 55 ans.

Sport sur ordonnance

La prise en compte de la pratique sportive par les complémentaires santé

Parce que les bienfaits du sport sur la santé ne sont plus à prouver, une trentaine d'organismes de complémentaire santé ont inclus dans leurs prestations des offres de soutien à la pratique d'activité physique et sportive.

Très hétéroclites, ces offres vont de la prise en charge d'un atelier santé qui permettra à la personne de faire le point avec un spécialiste sur l'activité physique qui lui convient le mieux en fonction de son âge et de ses éventuelles pathologies au remboursement d'une partie ou de la totalité de la cotisation annuelle à un club ou une association sportive en passant par l'aide à l'achat d'équipements sportifs. Le niveau de prise en charge de l'activité sportive est très variable d'une complémentaire santé à l'autre, tout comme c'est le cas pour le remboursement des médecines douces. La plupart de ces offres s'adressent aux personnes souffrant d'une pathologie chronique et quelques-unes ciblent plus largement les seniors à partir de 55 ans.


En 2017, 10,7 millions de Français bénéficiaient du régime de l'affection longue durée, selon l'Assurance Maladie. Un nombre en hausse du fait du vieillissement de la population française, de l'évolution vers un mode de vie plus sédentaire et de dépistages plus précoces. Le dispositif du sport sur ordonnance pour les personnes en ALD est effectif depuis mars 2017.

La prescription de l'activité sportive par le médecin traitant

Selon la loi, « dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d'une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient ». L'Assurance maladie ne disposant pas de moyens de financement pour le sport sur ordonnance, des mutuelles santé sont tout naturellement venues compenser cette absence de prise en charge. En effet, plusieurs complémentaires proposent une prise en charge mutuelle partielle ou totale des séances de sport prescrites, permettant ainsi de réduire le reste à charge des patients concernés

Concrètement, les données scientifiques et les observations médicales actuelles démontrent qu'une pratique régulière d'activité physique a non seulement des bénéfices importants dans la prévention des maladies chroniques mais elle a aussi des effets thérapeutiques une fois la maladie installée.


C'est le médecin traitant qui effectue la prescription de l'activité physique en remplissant un formulaire, après s'être assuré que l'activité choisie correspond aux capacités physiques et à la pathologie du patient. On parle alors d'activité physique adaptée (APA). Celle-ci est prescrite pour 6 à 12 mois. Les activités les plus couramment prescrites dans ce cadre sont la marche à pied, la gymnastique, le vélo et la natation. Les séances se déroulent dans des clubs labellisés ou des associations habilitées pour le sport sur ordonnance et les moniteurs qui interviennent sont qualifiés pour s'adresser à ce public.

« Quatre à cinq millions de décès pourraient être évités chaque année »

En parallèle, plusieurs dispositifs de sport sur ordonnance sont promus par des villes, des intercommunalités ou des régions. C'est notamment le cas des villes-santé, un réseau constitué à l'initiative de de la branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) parce qu' « entre quatre et cinq millions de décès pourraient être évités chaque année si la population mondiale était plus active physiquement », selon cette organisation. Entre autres actions, des villes-santé de grande taille (Strasbourg par exemple) ou plus petites (comme Saint-Etienne du Rouvray en Seine Maritime ou Longwy en Meurthe-et-Moselle) prennent en charge les cotisations aux clubs et associations sportives des personnes souffrant d'une pathologie chronique.

L'Etat français s'est également positionné pour encourager l'activité physique adaptée à visée thérapeutique dans l'optique d'améliorer l'état de santé de la population pour les personnes avec ou sans pathologie à travers une politique publique, la stratégie nationale sport santé, en place sur la période 2019-2024.


On le voit, les initiatives pour faire davantage bouger les Français – en particulier ceux qui souffrent d'une pathologie chronique - font florès dans l'Hexagone. Malgré son bien-fondé et ses bienfaits sur la population concernée, le dispositif du sport sur ordonnance s'avère peu connu du grand public. Depuis quelques années, une dynamique s'est engagée qu'il est essentiel de développer pour favoriser non seulement la qualité de vie mais aussi la cohésion sociale des personnes en ALD et plus généralement, des seniors, voire de l'ensemble de la population.