Les gros titres annonçant la fin des voitures-radar dans certaines métropoles comme Paris, Marseille ou Lyon ont suscité le débat ces derniers temps. Tout a commencé avec une question écrite posée par le député Les Républicains de l'Orne, Jérôme Nury, au ministre de l'Intérieur. Celui-ci a en effet demandé si le gouvernement prévoyait de remplacer les véhicules radars diesel gérés par des sociétés privées par des modèles électriques.
Si le député Nury s'intéresse autant à ce sujet, c'est parce que la Normandie a été la première région à externaliser les voitures-radar en 2018. Il a également demandé des informations supplémentaires sur le nombre et le type de « radars embarqués » disposant d'une motorisation diesel en circulation sur les routes françaises, ainsi que la distance parcourue quotidiennement en moyenne cette année.
Des flottes de voitures-radar 100 % diesel
Après une longue attente de quatre mois, le Ministère de l'Intérieur a finalement répondu à la sollicitation du député Jérôme Nury. Ainsi, il y aurait actuellement 223 voitures-radar gérées par des opérateurs privés dans différentes régions, qui parcourent en moyenne 250 kilomètres par jour.
Bien que ces véhicules soient des modèles récents, ils roulent au diesel, avec une vignette Crit'Air 2, en raison de la puissance minimale du moteur requise pour le fonctionnement de l'équipement intégré. Cependant, ce dernier fait actuellement l'objet d'une étude pour qu'il soit compatible avec des véhicules à essence.
Par ailleurs, le renouvellement de toutes les autos-radar diesel par des modèles essence conformes au Crit'Air 1 se fera progressivement et le basculement vers l'électrique exigera des évolutions techniques importantes, en cours de développement, ainsi que des aménagements administratifs adaptés (évolution de l'assurance auto couvrant ces véhicules, etc.).
L'autonomie des voitures-radar électriques constitue un frein
Même si l'État n'est pas contre l'utilisation de voitures-radar à moteur thermique dans les ZFE avant 2030, il est clair qu'il est en faveur d'une transition vers l'électrique. Cette décision est économiquement bénéfique pour le gouvernement, car le prix des carburants ne devrait pas diminuer dans les années à venir.
Toutefois, la question de l'autonomie reste un obstacle au passage à l'électrique, puisque les radars embarqués sont amenés à parcourir plus de 250 km par jour. Pour l'heure, peu de modèles en vente disposent d'une telle autonomie. L'implémentation de l'équipement radar sur les voitures électriques pose également problème puisque celles-ci ne sont pas équipées d'alternateur. Autant de contraintes à considérer donc…
- Les véhicules-radar diesel seront remisés dans un avenir proche, mais en attendant, les modèles à essence devraient prendre le relais. Ce qui laisse encore quelques années pour entamer le virage à l'électrique.
- Cependant, la transition vers l'électrique pose encore des défis, notamment en termes d'autonomie.