Fin juillet 2024, l’Organisation mondiale de la santé a appelé à la vigilance face au danger représenté par Klebsiella pneumoniae hypervirulente (KpHV). Détectée dans plus d’une quinzaine de pays, cette bactérie provoque de graves infections potentiellement fatales. De plus, elle semble particulièrement résistante aux antibiotiques, ce qui complique le traitement des personnes qui l’ont contractée.

La Klebsiella pneumoniae hypervirulente (KpHV) commence à préoccuper l’OMS

Une bactérie à l'origine d'infections compliquées

Klebsiella pneumoniae hypervirulente est classée parmi les superbactéries. Une contamination par les variants classiques de Klebsiella pneumoniae (cKp) peut affecter les poumons, les voies urinaires, le sang et éventuellement favoriser l'apparition de méningites. Les maladies qui en résultent sont potentiellement fatales pour les individus dont le système immunitaire est affaibli.

Les versions hypervirulentes sont à l'origine d'infections pouvant envahir l'ensemble de l'organisme. Leurs effets sont aussi graves sur les sujets immunodéprimés que sur ceux qui sont bien portants.

D'après les spécialistes au sein du Centre de recherche et de politiques sur les maladies infectieuses (Center for Infectious Disease Research and Policy) de l'université du Minnesota, les souches de KpHV sont hautement létales.


Accroitre la surveillance pour contrôler la propagation

Les traitements d'une infection à KpHV devraient reposer sur l'administration d'antibiotiques. Or, il s'avère que les variants hypervirulents résistent à la plupart des molécules bactéricides et anti-infectieuses.

La prise en charge est ainsi souvent difficile, d'autant plus que la morbidité et la mortalité liées à au KpHV sont importantes. En France, les soins éventuellement coûteux peuvent être remboursés par l'Assurance maladie et la mutuelle santé du patient.

Klebsiella pneumoniae hypervirulente circule actuellement en Algérie, en Argentine, en Australie, au Canada, au Cambodge, à Hong Kong, en Inde, en Iran, au Japon, à Oman, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux Philippines, en Suisse, en Thaïlande, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Le reste du monde semble pour l'instant épargné.

Dans son communiqué rendu public le 31 juillet 2024, l'OMS appelle les autorités sanitaires de chaque pays, qu'il soit touché ou non, à surveiller l'évolution de la circulation de cette bactérie. Le déplacement massif de personnes pour les vacances estivales risque de favoriser sa propagation.

De plus, les moyens pour les tests de séquençage génomique ou l'analyse de marqueurs spécifiques d'une hypervirulence sont parfois insuffisants.

À retenir
  • Klebsiella pneumoniae hypervirulente ou KpHV fait partie des superbactéries à surveiller selon l'OMS.
  • Résistante à la majorité des antibiotiques, elle est potentiellement fatale pour les individus dont le système immunitaire est fragile.
  • Cette souche actuellement dominante représente aussi un danger pour les personnes bien portantes.